La Bourse sanctionne le double avertissement sur les marges et les ventes de Safran

Francis Mer, ex-ministre de l'Economie, arrive à la présidence du conseil de surveillance de Safran. Mais le groupe doit toujours compter sur une situation difficile dans deux de ses quatre branches d'activités et revoit à la baisse ses objectifs de résultats et de chiffre d'affaires pour 2006. La Bourse sanctionne le titre ce matin avec une baisse de plus de 6 %.

Les investisseurs sanctionnent ce mercredi le double avertissement lancé la veille par Safran. Le titre a ouvert en forte baisse de 8% avant de se reprendre légèrement (-6,25% à 15,90 euros juste avant midi).

Safran a lancé mardi soir un double avertissement sur son activité et ses marges 2006 du fait des performances des métiers de l'ancien groupe Sagem, notamment la téléphonie mobile. Parallèlement, le groupe né en 2004 du rapprochement de l'électronicien Sagem et du motoriste d'avion Snecma a annoncé l'élection de Francis Mer (67 ans) à la présidence de son conseil de surveillance.

Le choix de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, qui prendra ses fonctions le 16 janvier, avait été rendu public lundi pour mettre fin à la guerre ouverte opposant le président sortant, Mario Colaiacovo, et le président du directoire, Jean-Paul Béchat. Le premier démissionnera de ses fonctions le 15 janvier, tout en restant membre du conseil de surveillance, et le second à compter du 2 septembre, Francis Mer étant chargé entre-temps "de procéder sans délai à la recherche et à la sélection des futurs dirigeants exécutifs du groupe".

L'annonce de ces changements s'accompagne d'un avertissement sur l'activité et la marge opérationnelle 2006, qui s'inscriront sensiblement en deçà des prévisions antérieures. Safran n'attend plus ainsi qu'un chiffre d'affaires de l'ordre de 11 milliards d'euros, en hausse de 4%, et une marge opérationnelle d'environ 4%.

Jean-Paul Béchat avait pourtant confirmé encore à la mi-novembre les prévisions de croissance de l'activité supérieure à 7% et de marge opérationnelle s'inscrivant entre 5,5% et 6% pour 2006. Safran explique dans son communiqué que les résultats des branches propulsion aéronautique et spatiale et équipements aéronautiques, à savoir les activités de Snecma, étaient "en ligne avec les objectifs". Mais ceux des branches défense, sécurité et communications, héritées de Sagem, "seront très sensiblement inférieurs".

Pour la seconde, le groupe invoque un "net retrait, par rapport aux prévisions initiales, de l'activité téléphonie mobile au dernier trimestre", qui devrait se traduire en outre par des charges de dépréciation d'actifs.
Safran fait l'objet de longue date d'une pression des marchés pour qu'il se sépare de cette activité déficitaire, les décisions sur son avenir, annoncées pour septembre, ayant été reportées sine die par les luttes au sein des instances dirigeantes.

Quant à l'activité défense sécurité, elle devrait accuser l'impact de la révision à la baisse de marges à terminaison de certains contrats à long terme ainsi que celui de la "correction" d'écritures comptables. Le conseil de surveillance à mandaté le cabinet KPMG pour mener un audit de la division défense sécurité à la suite de la découverte "d'écritures comptables inexpliquées" dans les fichiers de son ancien directeur financier.

Safran avait indiqué vendredi que ces irrégularités présumées étaient susceptibles d'affecter les comptes du groupe à hauteur de 100 millions d'euros. Une partie de ce montant pourrait peser sur les résultats 2006.

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