Fusion GDF-Suez : réunion demain entre la direction de GDF et le comité d'entreprise européen

Demain vendredi, la direction de Gaz de France va rencontrer le comité d'entreprise européen du groupe. En bousculant le calendrier de l'opération de fusion entre Suez et GDF, les organisations syndicales ont le sentiment de peser à nouveau dans le débat. Suez et GDF croient toujours à une fusion. Ils envisagent de convoquer leur assemblée générale d'actionnaires pour faire approuver leur mariage dans la deuxième quinzaine de février.

Le dialogue de sourds entre la direction de Gaz de France (GDF) et les syndicats pourrait toucher à sa fin. Une rencontre est prévue demain vendredi entre la direction de GDF, le comité d'entreprise européen (CEE) du gazier français et le cabinet d'expertise mandaté par les syndicats pour "convenir des modalités" de l'expertise sur l'impact social de la fusion avec Suez, a indiqué ce matin le comité.

Cette réunion vise à "convenir des modalités et de la mise en place effective de l'expertise relative aux conséquences de la fusion sur les emplois des activités de services", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) la secrétaire du Comité d'entreprise européen (CEE) de GDF, Martine Feuillerat.

En bousculant le calendrier de l'opération de fusion entre Suez et GDF, les organisations syndicales ont le sentiment de peser à nouveau dans le débat. Or les deux groupes ont encore fait savoir hier qu'ils souhaitent boucler la fusion au cours de la seconde quinzaine de février.

"Le projet industriel avec Suez reste pertinent": telle est la conclusion du conseil d'administration de Gaz de France, convoqué en urgence mercredi en fin d'après-midi. Une réponse à la décision de la cour d'appel de Paris. Dans la nuit de mardi à mercredi, celle-ci a confirmé la décision prise dans l'après-midi de mardi par le juge des référés de reporter le conseil d'administration de GDF afin de prendre le temps de mieux informer les instances sociales des détails et conséquences du mariage.

Mais c'est peu dire que les administrateurs de Gaz de France se sont réunis sous la pression. Mercredi matin, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé avait assuré que le projet de fusion entre GDF et Suez n'était pas remis en cause. Le gouvernement avait dans la foulée demandé au président de Gaz de France de soumettre sans délai son calendrier et les modalités pour finaliser la fusion avec Suez.

Le gouvernement, qui a beaucoup à perdre en cas d'échec tant le Premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de l'Economie Thierry Breton se sont impliqués, semble lui aussi agacé à l'encontre de GDF. Mercredi en fin d'après-midi, Dominique de Villepin a rencontré lors d'une réunion de dernière minute Thierry Breton "sur la situation économique, en particulier sur le projet de fusion GDF-Suez". Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de cette réunion qui a duré une bonne heure.

Suez aussi a mis la pression sur GDF. le groupe dirigé par Gérard Mestrallet a réuni son conseil d'administration mercredi. A l'issue de celui-ci, Suez a indiqué en termes lapidaires attendre les propositions de GDF.

La situation s'est en tout cas compliquée depuis que la cour d'appel de Paris a confirmé dans la nuit de mardi à mercredi la décision prise dans l'après-midi de mardi par le juge des référés de reporter le conseil d'administration de GDF, qui devait se tenir ce mercredi.

La décision de la cour rend impossible la réalisation du processus de fusion entre GDF et Suez avant la fin de l'année 2006 car la poursuite de la procédure d'information du comité d'entreprise européen, ordonnée par la justice, empêche de tenir les délais imposés par l'autorité des marchés financiers (AMF) pour qu'elle procède à l'examen du traité de fusion entre les deux entreprises.

Le calendrier de la fusion est du coup repoussé au-delà du 31 décembre. Car selon GDF et plusieurs sources syndicales, les assemblées générales des deux entreprises doivent examiner les comptes annuels consolidés de l'exercice précédent pour se prononcer. Si la fusion intervient en 2007, il faudra donc attendre la publication des comptes 2006, qui les années précédentes est intervenue début mars. Mais dans cette période, l'enjeu politique du projet de fusion risque de raviver les polémiques dans un contexte marqué par l'approche des grands rendez-vous électoraux

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