Les groupes NRJ et NextRAdio TV s'inquiètent après l'entrée de TF1 au capital d'AB

La télévision numérique terrestre devait amener de nouveaux acteurs dans un paysage audiovisuel partagé entre trois opérateurs historiques. L'entrée de TF1 au capital du groupe AB qui édite trois chaînes sur la TNT (TMC, NT1, AB1), à 33,5%, inquiète les autres "nouveaux entrants".

Pour NRJ Group, qui possède notamment la chaîne gratuite de télévision numérique terrestre NRJ 12, l'opération "illustre la difficulté de surmonter le défi du pluralisme et de l'indépendance dans l'audiovisuel en France". Sur les cinq nouveaux entrants indépendants candidats à la télévision numérique terrestre (TNT) en 2000, il n'en reste plus que trois (NRJ Group, Bolloré et Nextradio TV, NDLR), après l'abandon de Pathé en 2004 et l'ouverture du capital d'AB Groupe à TF1, souligne NRJ Group.

Selon ce dernier, les droits audiovisuels sont "verrouillés" par les opérateurs historiques, le marché publicitaire "est contrôlé à plus de 80%" par ces mêmes opérateurs. Le groupe NRJ compte agir auprès des députés pour que le projet de loi sur la télévision du futur voté dernièrement au Sénat soit "rééquilibré", le jugeant en l'état "au service de la préservation et du renforcement de l'oligopole".

Le groupe NRJ veut que soit revue l'attribution automatique d'une chaîne numérique supplémentaire à TF1, M6 et Canal Plus en 2012, après l'extinction de la diffusion analogique votée au Sénat. Il demande également que toutes les chaînes gratuites de la TNT obtiennent les numéros de 1 à 14 sur tous les supports de diffusion (Câble, satellite, ADSL) et qu'elles soient prioritaires pour l'obtention de canaux de télévision sur mobiles. Enfin, le groupe veut que l'offre de chaînes gratuites par satellite qui doit être mise en place pour couvrir les zones d'ombre de la TNT, soit réservée aux chaîne de la TNT, sans que TF1 ou un autre puisse y apporter d'autres chaînes.

Le président du groupe BFM, Alain Weill, a lui aussi réagi au rapprochement TF1-AB, en écrivant au Premier Ministre. Il dénonce aussi le traitement de faveur des grands groupes qui porte atteinte au pluralisme audiovisuel. "Qu'on ne se méprenne pas. Ce ne sont pas TF1 et Canal + qui sont ici en cause. Ces groupes font leur travail. C'est l'espace qui leur est laissé, sans aucun garde-fou" insiste-t-il.

Il demande donc au législateur de prendre la portée de ces changements en veillant "au respect de grands équilibres". Il ajoute: "on sait bien, en France, qu'on ne peut confier à la seule liberté du commerce le soin de garantir la diversité et le pluralisme. C'est au législateur et au régulateur d'y veiller et d'éviter que des opérateurs ne soient juge et partie, notamment en matière de référencement et de numérotation".

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