Sacyr reste à la porte du conseil d'administration d'Eiffage

Après avoir verrouillé son capital, Eiffage parvient à nouveau à laisser son encombrant actionnaire, l'espagnol Sacyr Vallehermoso, aux portes de son conseil d'administration.

Le loup n'est toujours pas parvenu à entrer dans la bergerie. D'après nos informations, l'espagnol Sacyr, qui a ravi au premier semestre à la hussarde sur les marchés 32,10% du capital d'Eiffage, n'est pas parvenu à forcer la porte du conseil d'administration du numéro trois français du BTP. La composition du conseil, qui s'est réuni ce mercredi, n'a pas été modifiée.

Dès lundi, à l'annonce de la cession par l'homme d'affaires belge Albert Frère de sa participation de 6,1% au capital, au profit de la Caisse des dépôts et consignations, des dirigeants du groupe et d'institutionnels français, Sacyr avait à nouveau réclamé un siège au conseil d'administration d'Eiffage. Mais il n'a pas obtenu satisfaction. Sacyr n'aurait pu obtenir de siège que si un administrateur avait démissionné.

Et encore aurait-il fallu que le conseil coopte Sacyr. Lors de l'assemblée générale du 19 avril dernier, déjà, Sacyr avait fait chou blanc. A plus de 57% des droits de vote, les actionnaires d'Eiffage avaient refusé d'accorder à Luis del Rivero, le PDG du numéro cinq espagnol de la construction, les quatre sièges qu'il réclamait au conseil d'administration.

L'entrée au conseil d'administration d'un représentant de la CDC, qui détient désormais 8,82% du capital, aurait toutefois semblé logique. Par ordre d'importance, Eiffage est désormais la troisième participation dans le portefeuille de la Caisse après Dexia et Veolia. Qui plus est, la CDC détient 49,6% du capital de la compagnie Eiffage du viaduc de Millau et il est probable que la CDC sera amenée à coopérer avec Eiffage via le développement des partenariats public-privé dans les infrastructures.

Mais la situation actuelle de l'établissement financier, après le décès de son président, rend sans doute difficile la désignation au pied levé d'un représentant. Quant à Gilles Samyn, le représentant d'Albert Frère, il demeurerait pour l'heure au conseil comme administrateur indépendant.

Au-delà, à quatre mois de la prochaine assemblée générale qui se tiendra le 18 avril 2007 et sera décisive, Eiffage a tout intérêt à présenter un front uni. Maintenir le statu quo au conseil est de ce point de vue une manière de préserver les intérêts du groupe.

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