Visé par l'Office anti-cartel allemand, RWE se défend d'avoir gonflé ses tarifs

L'Office anti-cartel allemand accuse le producteur d'électricité d'avoir indûment augmenté ses prix. RWE proteste vivement.

Le numéro un allemand de l'électricité RWE a immédiatement protesté après l'avertissement lancé par l'Office anti-cartel allemand à son encontre, l'appelant à baisser ses prix de manière rétroactive pour l'année 2005, au motif qu'il les aurait artificiellement gonflés. Pareil avertissement devrait bientôt viser l'autre géant allemand de l'énergie E.ON.

L'Office supervisant à Bonn les règles de concurrence reproche à RWE d'avoir majoré ses prix, notamment à l'égard de ses clients de l'industrie. Ces prix incluaient les coûts des certificats de dioxyde de carbone (CO2), alors qu'un stock de certificats lui avait été gratuitement attribué, comme à ses concurrents, par le gouvernement pour la période de 2005 à 2007.

RWE a jusqu'au 22 février pour prendre position face à cet avertissement. Dans un communiqué publié hier, le groupe d'Essen s'inscrit en faux contre l'analyse de l'autorité de Bonn: "L'office ignore les fondements de la formation des prix sur les marchés concurrentiels de l'énergie et ne tient pas compte du mécanisme de base, qui est nécessaire pour une politique efficace de protection de l'environnement en Europe".

RWE ajoute que "le négoce des certificats ne peut fonctionner que si les prix des certificats de CO2 se répercutent dans les décisions de mettre en oeuvre différentes centrales de production d'énergie". Le groupe allemand s'appuie sur des avis d'experts soulignant que la question de l'allocation gratuite ou non des certificats ne joue pas de rôle dans la formation des prix tarifés aux consommateurs. Aussi, RWE refuse de croire que le droit allemand de la concurrence ait pu être mis à mal, alors que les certificats de CO2 s'échangent sur des Bourses ou de gré à gré depuis 2005 dans l'Union européenne dans le cadre de l'application du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L'office anti-cartel fera savoir courant 2007 s'il maintient sa position après avoir auditionné RWE. Si tel était le cas, RWE et probablement son concurrent E.ON seraient plus que jamais sous la menace de plaintes civiles pour réparation du dommage subi en provenance d'acteurs industriels. Hier, la fédération des industries du métal WVM, une des parties plaignantes dans l'affaire en cours, indiquait soutenir "totalement la décision de l'Office anti-cartel", en comptant "sur un redressement rapide de la situation".

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