Le marché du CO2 attend avec impatience le verdict de la Commission Européenne

Les professionnels du marché anticipent une réduction de 8 à 10% des quotas d'émissions de CO2 à partir de 2008. Le plan de l'Allemagne prévoit une réduction de seulement 4% de ses émissions.

La nervosité était manifeste aujourd'hui sur le jeune marché du CO2, à la veille d'une communication majeure de la Commission Européenne au sujet des quotas d'émission. Après une hausse de 5% lundi, qui a porté les quotas à leur plus haut niveau depuis juin dernier, la fièvre est légèrement retombée alors que le pessimisme l'emportait, la tonne de CO2 pour livraison 2008 reculant de 0,9% à 17,90 sur le European Climate Exchange.

La Commission devrait en effet indiquer, demain matin, si les projets de réduction d'émissions concoctés par ses principaux Etats-membres sont acceptables ou non. Bruxelles a déjà prévenu que les niveaux de réduction envisagés étaient insuffisants. Après une surallocation globale de 3% pour l'année 2005, l'Europe tente d'organiser une réelle pénurie pour la période 2008-2012.

"Pour faire fonctionner le marché, il doit y avoir une contrainte sur les allocations de quotas", a indiqué le président de la Commission Européenne, José Barroso, accentuant la pression alors que les négociations se poursuivent encore entre les différentes parties.

Selon Exane, le marché anticipe aujourd'hui une réduction de quotas minime, soit 6% de quotas en moins par rapport aux émissions de 2005. Une réduction plus ambitieuse, susceptible de réduire réellement les émissions de CO2 et donc d'augmenter la demande et le prix des quotas, serait une baisse de l'ordre de 12% par rapport à 2005. A la Société Générale, on attend une réduction de 8 à 10% des émissions globale.

En fonction des chiffres qui seront précisés, le marché du CO2 risque de plonger ou de grimper. D'où une certaine anxiété de la part des différents acteurs.

Pour l'heure, seul le gouvernement allemand a laissé filtrer une information négative en apparence: la réduction des émissions de l'industrie allemande devrait se limiter à 3,5% des émissions réelles de 2005, soit un total de 465 millions de tonnes de CO2 entre 2008-2012.

Une réduction modeste certes, mais "qui prend en compte l'honnêteté des prévisions initiales", explique Emmanuel Fages, analyste chez Orbeo. La Pologne devrait par exemple voir son plan sévèrement révisé à la baisse par la Commission, qui pourrait exiger une réduction de 25% des émissions. La délégation française semble de son côté camper sur ses positions, et refuse pour l'instant de réduire ses émissions entre 2008 et 2012 en dessous de 150 millions de tonnes.

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