Le candidat Sarkozy détaille son programme économique et social

Le président de l'UMP, aujourd'hui candidat à la candidature UMP pour la présidentielle, fait de la défense du pouvoir d'achat la priorité de son programme pour 2007.

Défense du pouvoir d'achat par la baisse des prix , allongement "volontaire" du temps de travail, réglementation du droit de grève , instauration d'un service minimum dans les transports publics, raccourcissement des procédures de licenciement, contrat de travail unique etc... Lors de sa première prestation télévisée depuis sa déclaration de candidature à l'investiture UMP pour la présidentielle, Nicolas Sarkozy a détaillé, devant les Français, un programme économique et social susceptible de cadrer avec la "rupture tranquille" dont il fait aujourd'hui son slogan de campagne.

Invité jeudi soir de l'émission "A vous de juger" sur France 2, le candidat UMP a confirmé son intention de faire de la défense du pouvoir d'achat le thème prioritaire de sa campagne. Un message clairement adressé aux classes moyennes et populaires qui sont aujourd'hui, pour Nicolas Sarkozy comme pour sa rivale socialiste Ségolène Royal, la clé de la victoire l'an prochain.

"La question du pouvoir d'achat est le premier problème économique des Français", a lancé Nicolas Sarkozy, avant de décliner une série de propositions susceptibles de répondre aux attentes des citoyens. "Persuadé que les indices habituels de calcul de l'inflation ne reflètent pas la réalité de la hausse des prix au quotidien", il juge nécessaire de modifier l'indice des prix tel qu'il est calculé par les experts de l'Insee et plaide pour mettre davantage de concurrence dans la grande distribution pour "faire baisser les prix".

Rejoignant un sentiment largement partagé dans la population, le candidat à la présidentielle reconnaît que l'arrivée de l'euro a lourdement pesé sur le porte-monnaie des Français. "Le passage à l'euro a organisé une hausse assez massive des prix dans notre pays" a-t-il affirmé. Pour redonner du pouvoir d'achat aux salariés, le candidat UMP mise sur l'allongement du temps de travail.

Certes, comme Jacques Chirac pendant la campagne de 2002, il s'engage à ne pas remettre en cause la durée légale hebdomadaire de 35 heures instaurée sous la législature socialiste de Lionel Jospin. Mais il promet des incitations financières pour amener entreprises et salariés à travailler davantage. "Chacun d'entre nous, dans le public comme dans le privé, pourrait travailler plus sur la base du volontariat" affirme-t-il, en proposant d'exonérer les heures supplémentaires des charges.

Travailler plus pour gagner plus : c'est le credo du candidat UMP qui cherche, à travers cette défense de la "valeur travail" à faire renaître un clivage droite-gauche. Il ne s'en est pas caché jeudi en lançant aux téléspectateurs : "Je veux le dire très franchement aux Français : la gauche vous promettra de travailler moins, moi je souhaite que vous puissiez gagner davantage".

La flexibilité est, avec l'assouplissement des 35 heures, l'autre cheval de bataille de Nicolas Sarkozy. "Jamais le droit du travail n'a été aussi rigide qu'aujourd'hui" a-t-il affirmé, en demandant aux Français de ne pas "avoir peur de la flexibilité". Car pour lui, la crainte de ne pouvoir licencier dissuade les employeurs d'embaucher. Pour débloquer ce "verrou absolu", il propose qu' "aucune procédure de licenciement ne devrait excéder un certain nombre de mois".

En contrepartie du raccourcissement des délais de licenciement, les salariés bénéficieraient d'indemnités plus généreuses et de dispositifs de formation mieux adaptés à la recherche de nouveaux emplois. La rénovation du modèle social français passe aussi par une réforme de la représentation des salariés dans les entreprises. Pour cela, le candidat à la présidentielle prône "la liberté de présentation" au premier tour des élections professionnelles.
Dans le système actuel, les cinq organisations syndicales représentatives - CGT, CFDT,CGC, FO et CFDT - disposent du monopole de présentation des candidats au premier tour.

Serpent de mer à l'approche de chaque élection, pour être vite oublié une fois les scrutins passés, le service minimum dans les transports en commun refait son apparition. "C'est une urgence, une nécessité, un devoir" a affirmé une nouvelle fois Nicolas Sarkozy. Sa majorité s'était engagée à le mettre en place, par voie législative, dans son programme de 2002... Le candidat UMP veut aller encore plus loin et compte, s'il est élu, modifier la réglementation du droit de grève.

Il propose qu'à chaque fois qu'une entreprise, une université, une administration se met en grève, soit organisé, dans les huit jours, un vote à bulletin secret pour s'assurer que ce mouvement est bien "l'expression d'une majorité".

Attaqué sur le manque de précision sur le chiffrage de son programme, qui prévoit aussi une exonération des droits de succession, la réforme de l'ISF, la défiscalisation des emplois à domicile, le doublement de l'effort de recherche, Nicolas Sarkozy est resté flou, citant, comme piste d'économies, la réduction du nombre des fonctionnaires avec l'application de la régle du non-remplacement d'un départ sur deux à la retraite. Mais la vérité ne saurait tarder. Le président de l'UMP s'est engagé à livrer dans les prochains jours un chiffrage précis de ses propositions.

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