Le médiateur de la République plaide pour un accompagnement social des personnes surendettées

Jean-Paul Delevoye demande aux pouvoirs publics de "passer d'une gestion administrative" du phénomène de surendettement à une politique sociale permettant de "mieux prendre en compte les capacités de la personne à surmonter les difficultés". La création d'un baromètre trimestriel du surrendettement pourrait voir le jour dans les prochaines semaines.

Pour Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République, il est urgent d'améliorer les politiques publiques en matière de surendettement, que ce soit en terme d'outils statistiques, d'accès au crédit et d'accompagnement des personnes. Lors d'une conférence de presse intitulée "Le malendettement, nouvelle urgence sociale?" qui réunissait les acteurs concernés, le médiateur de la République a estimé que "la place du crédit doit être repensée aujourd'hui", même s'il apparait que le surendettement est désormais bien plus souvent lié à une baisse accidentelle des revenus qu'à un excès de crédits.

Jean-Paul Delevoye a souligné la "réelle carence en matière d'accompagnement et de suivi social" des politiques publiques relatives au surendettement. Il en appelle à une véritable "politique sociale pour mieux prendre en compte les capacités de la personne à surmonter les difficultés", à la place de l'actuelle "gestion administrative" du phénomène.

"Les deux univers du social et du surendettement communiquent assez mal", a reconnu Benoît Jolivet, médiateur auprès de la Fédération bancaire française, pour qui seule "une volonté politique forte" peut aboutir un travail en commun.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a pour sa part annoncé qu'un baromètre trimestriel du surendettement pourrait être publié d'ici "quelques semaines". Cet outil permettrait de mesurer précisément l'ampleur du surendettement mais aussi sa structure. Christian Noyer a relevé un accroissement du surendettement des ménages depuis la fin des années 1990 ainsi qu'une forte augmentation du nombre de ménages recourant au découvert bancaire (un sur quatre aujourd'hui). Un accident de la vie comme le chômage, une maladie ou une séparation sont la cause de 73% des cas de surendettement, selon la Banque de France.

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