Premier conseil d'administration le 5 décembre pour le nouveau patron de Deutsche Telekom

René Obermann va devoir enrayer la perte de parts de marché dans le fixe en Allemagne mais aussi faire face à une concurrence féroce dans le mobile.

Que va bien pouvoir annoncer René Obermann, le nouveau PDG de Deutsche Telekom, pour redresser la barre? C'est le 5 décembre prochain que celui qui a pris le mois dernier la présidence de l'opérateur allemand à la place de Kai-Uwe Ricke, réunit son conseil d'administration pour la première fois.

Outre-Rhin, tous les regards seront tournés vers le plus grand groupe de télécommunications d'Europe en termes de chiffre d'affaires. Selon les dernières informations de la presse allemande, presque tous les membres du conseil de direction seraient sur le départ. Les trois dernières semaines ont déjà apporté leur lot de changements: le directeur des ventes dans la téléphonie fixe est parti diriger la filiale allemande de Microsoft, le directeur de la communication a vite été remplacé.

Sont encore donnés partants le responsable des ressources humaines, Heinz Klinkhammer, le chef de la division de téléphonie fixe, Walter Raizner, et, selon certains, le directeur financier, Karl-Gerhard Eick. René Obermann doit aussi trouver un patron pour la filiale de téléphonie mobile T-Mobile, poste qu'il occupait avant son avancement accéléré.

Mais, outre les problèmes de management, le nouveau patron va devoir s'attaquer à plusieurs chantiers. Premier d'entre eux, la téléphonie fixe en Allemagne. Le groupe est en perte de vitesse. Dans une étude, la banque ABN Amro estime que "c'est le problème le plus urgent". Selon les analystes, le nombre de lignes fixes que Deutsche Telekom perd chaque trimestre s'accélère. "La voix sur IP décolle, et la guerre des prix dans le mobile s'intensifie, ce qui augmente la substitution des appels d'un téléphone fixe vers un mobile".

Outre Rhin, selon une étude publiée hier par l'Ofcom, 22% des Allemands sont abonnés à un opérateur mobile virtuel, tel Aldi, qui casse les prix... contre à peine 2% en France. Ce qui tire la rentabilité de T-Mobile Allemagne vers le bas. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de la branche a baissé de 4% et son résultat brut d'exploitation de 5%. En outre, ABN Amro estime à 40% la part de marché de l'opérateur historique allemand dans l'ADSL, contre 48% pour France Télécom sur son marché domestique et près de 70% pour Telefonica en Espagne.

"Comme le marché de la téléphonie fixe se dirige inexorablement vers celui du haut débit, il est important de maintenir une part de marché importante dans l'ADSL", note la banque. Pour l'instant, les marchés financiers ne paniquent pas. L'action a pris près de 30% de sa valeur en trois mois. Mais les raisons sont plus conjoncturelles que structurelles.

D'abord, le fonds d'investissement Blackstone, qui a acheté 4,5% du capital de Deutsche Telekom, pourrait de nouveau monter sa participation. Et maintenant que Kai-Uwe Ricke est parti, les investisseurs espèrent une vente de T-System, la société de services informatiques de l'opérateur. Ils verront peut-être le 5 décembre si René Obermann réalise leur rêve.

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