Le gouvernement envisage de développer l'automédication

Un rapport commandé par le gouvernement prône le recours à l'automédication. Les associations de malades craignent des déremboursements déguisés de médicaments.

L'automédication au secours des finances de l'assurance maladie? Cette pratique qui permet aux patients l'achat de médicaments en pharmacie sans passer par leur médecin est en tout cas recommandée par Alain Coulomb, ancien directeur de la Haute autorité de santé, et le professeur Alain Baumelou, président du groupe de travail sur l'automédication de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé dans un rapport qui sera remis à la mi-février au ministre de la Santé.

Xavier Bertrand avait commandé ce rapport en juillet "afin de mieux encadrer l'automédication", une pratique peu développée en France mais banale à l'étranger. Elle est susceptible de réaliser des économies, mais dont se méfient des associations de malades qui craignent des "déremboursements déguisés" de médicaments. "On doit développer la pédagogie sur l'usage des médicaments, mais l'automédication, dénigrée pendant des années, risque au contraire d'aboutir à une perte de responsabilité des acteurs de santé comme les pharmaciens et les médecins", selon le vice-président du Collectif interassociatif sur la santé, Christian Saout.

En France, seulement 6% des médicaments sont délivrés sans ordonnance, contre 15% en Espagne, 14% en Allemagne et 12% en Grande-Bretagne. Une différence qui s'explique, selon le rapport Coulomb-Baumelou dévoilé par Le Figaro ce mercredi, par le fait que le système français garantit de meilleurs remboursements. Le rapport propose notamment de cesser le remboursement des produits pharmaceutiques qui ne nécessitent pas, pour des pathologies bénignes, d'avis médical.

Xavier Bertrand plaide par ailleurs pour un meilleur encadrement de l'automédication tout en assurant qu'il n'est "pas question de vendre des médicaments en grande surface". Il assure également "qu'il n'est pas question de dérembourser de nouveaux médicaments".

Selon l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable, il suffirait que 5% des médicaments prescrits passent à l'automédication pour réaliser 2,5 milliards d'économies. Ce à quoi le ministre de la Santé a rétorqué: "On n'a pas besoin de ce type de mesures pour que la Sécurité sociale revienne à l'équilibre".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.