Le président élu du Mexique nomme son gouvernement

Felipe Calderon doit être intronisé le 1er décembre prochain. Avant cela, il lui faut déjouer les manoeuvres de son adversaire malheureux à la présidentielle de juillet dernier. Il a du coup décidé d'annoncer avant l'heure la composition de son futur gouvernement.

Felipe Calderon, élu président du Mexique en juillet dernier, ne pouvait que chercher à marginaliser son adversaire malheureux, Andres Manuel Lopez Obrador. Amlo, comme on l'appelle, n'a cessé depuis sa défaite à une poignée de voix près, de tenter de faire dérailler le processus de transition institutionnelle. Il s'est ainsi autoproclamé, devant 100.000 supporters dans le centre ville de Mexico, "président légitime" du pays en début de semaine.

Avant même son intronisation, prévue le 1er décembre prochain - mais que là aussi Amlo voudrait torpiller - Felipe Calderon a décidé d'annoncer la composition de son gouvernement. Agustin Carstens, ancien fonctionnaire du Fonds Monétaire International, prendra ainsi les rênes du ministère des Finances, tandis qu'Eduardo Sojo deviendra ministre de l'Economie. Georgina Kessel sera quant à elle ministre de l'Energie, un poste clé dans ce pays exportateur de pétrole. Ces nominations sont en ligne avec le programme défendu par le candidat de la droite au cours de la campagne électorale de l'été dernier. Calderon est en effet pro-business et pro-américain.

C'est évidemment exactement à l'opposé que se positionne Andres Manuel Lopez Obrador, qui veut s'attaquer à la pauvreté en relevant le salaire minimum, en améliorant le système de santé et en créant des emplois grâce à un plan ambitieux de construction d'infrastructures.

Mais au lieu de se contenter d'agir dans l'opposition politique traditionnelle, le candidat malheureux s'avère bien mauvais perdant - d'autant que le Tribunal électoral a rejeté sa plainte pour fraude électorale. Au point de semer le trouble parmi les investisseurs étrangers dans le pays? Peut-être.

Reste que si le fossé entre riches et pauvres est effectivement très large au Mexique, quasiment la moitié du pays vivant dans la pauvreté, la population commence à se fatiguer de l'attitude de Lopez Obrador. Selon divers sondages, entre 56% et 69% des Mexicains interrogés ne sont pas d'accord avec la détermination affichée par Amlo de refuser la victoire, même à l'arraché, de son adversaire, tandis que 19% seulement soutiennent son idée de se déclarer "président légitime" - mais non élu...

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