Quand la Chine explorait le monde

Gros plan sur la dynastie Ming à travers un portrait de Zheng He, le plus grand navigateur chinois et une balade envoûtante au coeur de la Cité interdite à Pékin.

Des années avant Christophe Colomb, Vasco de Gama ou Magellan, les navires chinois sillonnèrent les mers du globe. Au début du XVe siècle, le plus fameux des navigateurs chinois se nomme Zheng He, un géant de 2,10 mètres, eunuque d'origine musulmane, que l'empereur Yongle promu au rang de grand amiral de la flotte. De 1405 à 1433, ce marin hors pair a effectué sept voyages, de l'Asie du sud est à l'Inde et jusqu'aux cotes arabes et africaines, à la tête d'une armada qui rassembla plusieurs centaines de jonques. Les historiens reconnaissent que ses expéditions diplomatiques et commerciales ont contribué à asseoir la suprématie de la dynastie Ming en disséminant la culture chinoise jusqu'aux confins du globe... avant que le pays ne se replie sur lui-même durant de longs siècles.
C'est ce destin largement méconnu en occident et cet âge d'or de la Chine médiévale qu'a retracé le journaliste et photographe Michael Yamashita, d'abord pour le magazine "National Geographic" puis sous forme d'un livre fascinant.
En relisant les chroniques des compagnons de Zheng He, l'auteur nous embarque pour un périple photographique et historique sur les traces du navigateur, depuis Pékin et Nankin pour rallier le Vietnam, l'Indonésie, l'Inde, Oman, le Yémen et s'achever le long de la côte swahili, à Zanzibar et au Kenya.

Le monument le plus connu datant de la dynastie Ming est certainement la Cité interdite, qui symbolise le choix de Pékin comme capitale de l'empire aux dépens de Nankin. Dans un ouvrage d'un style très différent, le peintre Charles Chauderlot propose une ballade poétique dans les ruelles de la Cité, dont, par une autorisation spéciale, il a pu explorer tous les recoins. A travers des dizaines de lavis à l'encre complétés par des photos et des notes, le monument le plus visité par les touristes, se dévoile lentement au rythme des déambulations de l'artiste dans ce dédale de palais, de temples et de bâtiments administratifs.

"Zheng He. Sur les traces du premier navigateur chinois des océans", de Michael Yamashita et Gianni Guadalupi. Editions White Star, 448 pages, 29,90 euros.
"La cité interdite", de Charles Chauderlot. Editions du Rouergue, 240 pages, 37 euros.
A lire aussi la monumentale anthologie "les arts de l'Asie orientale", sous la direction de Gabriele Fahr-Becker. Editions Place des Victoires, 740 pages, 40 euros. Laurent Pericone

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.