Engluée dans ses bagarres internes, la majorité est-elle en train de ruiner ses chances pour 2007 ? Les députés UMP se sont réunis mercredi matin, sous la houlette de leur président de groupe Bernard Accoyer, pour tenter de retrouver un peu de sérénité après les altercations publiques, par médias interposées, de ces derniers jours entre les prétendants à l'investiture pour la présidentielle. Un rendez-vous exceptionnel à huis clos auquel ont participé plus de 150 députés, en l'absence de toute présence d'un membre du gouvernement, contrairement aux traditionnelles réunions de groupe hebdomadaires.

"L'affluence était inhabituelle pour une réunion décidée dans l'urgence la veille au soir alors que tous les députés ont des carnets de rendez-vous très chargés, c'est dire que l'heure était grave" observe un participant. A l'issue des débats, le soulagement était manifeste chez les responsables UMP. "Les députés ont envoyé un message d'apaisement et d'unité" a déclaré la porte-parole de l'UMP Valérie Pécresse. "Ils souhaitent dans leur très grande majorité qu'il y ait, dans le cadre de l'UMP, un vrai débat transparent, loyal et démocratique sur toutes les grandes idées qui puisse opposer ceux qui souhaiteraient être candidats à la candidature".

Le bureau politique de l'UMP devait arrêter ce mercredi soir les modalités de désignation du candidat que l'UMP soutiendra en 2007, alors que la bagarre continue de faire rage entre les sarkozystes et les chiraco-villepinistes à cinq mois de l'élection présidentielle. Nicolas Dupont-Aignan, Christine Boutin, Michèle Alliot-Marie, voire Dominique de Villepin...

Hors Nicolas Sarkozy, combien de personnalités se porteront-ils candidats pour briguer l'investiture UMP ? Le bureau politique va définir le calendrier pour le dépôt des candidatures, sachant que c'est le 14 janvier que les militants UMP réunis en congrès désigneront leur candidat à la présidentielle. Reste à savoir si tous les prétendants comptent respecter ce calendrier et la procédure définie par le parti. Selon un participant à la réunion des députés ce matin, Patrick Ollier , le compagnon de la ministre de la Défense, aurait appelé au respect du calendrier, assurant que Michèle Alliot-Marie ne présentera pas de candidature en dehors du cadre défini par l'UMP.

En affirmant encore dimanche dernier que "rien n'est joué" pour 2007, le Premier ministre laisse toujours planer le doute sur son éventuelle candidature. Déstabilisée par ses divisions et la concurrence inquiétante d'une Ségolène Royal au sommet de sa gloire, la majorité resserre les rangs derrière Nicolas Sarkozy. "Seule une petite dizaine de députés, sur les 364 que compte le groupe UMP à l'Assemblée, soutient Villepin" rappelle un élu qui appelle "au réalisme" : "nous ne pouvons plus aujourd'hui changer de candidat"...