Pékin et New Delhi cherchent à restaurer la confiance mutuelle

Malgré quelques projets de coopération économique, les Indiens restent sur leurs gardes face à l'activisme chinois.

C'est une visite historique que le président Hu Jintao entame aujourd'hui en Inde pour trois jours. Hu n'est en effet que le deuxième président chinois à se rendre dans le pays, alors qu'une longue période de tension politique a dominé les relations bilatérales après le conflit armé de 1962. Et même si la méfiance perdure entre les deux voisins, alimentée notamment par un différend frontalier, la rivalité est désormais plus économique que militaire.

Ces deux géants asiatiques, qui dépassent chacun le milliard d'habitants et enregistrent des taux de croissance d'au moins 8% chaque année, sont devenus parallèlement des puissances régionales avec qui l'économie mondiale doit compter.

Les frictions commerciales se sont d'ailleurs développées au fur et à mesure que leurs échanges commerciaux croissaient: de 340 millions de dollars en 1992, ces derniers ont atteint 7,6 milliards de dollars en 2003, 17 milliards en 2005, et atteindraient selon certaines projections 50 milliards de dollars en 2010. Aujourd'hui, la Chine est devenue le pays contre qui l'Inde a déposé le plus de plaintes pour cause de "dumping".

Il n'empêche, les observateurs estiment que les deux voisins sont condamnés, sinon à s'entendre, du moins à se parler. Lors de cette visite chinoise, les deux pays pourraient signer un accord visant à développer les investissements réciproques et aussi lancer les bases d'un accord de libre-échange.

Les énormes besoins en énergie des deux voisins constituent un autre sujet de discussion. Pékin et New Delhi se sont rapprochées en janvier dernier pour envisager des achats communs de pétrole, ainsi qu'une coopération en matière d'exploration, de production, de raffinage et de recherche-développement. Une coopération qui est pour l'heure balbutiante, les Indiens reprochant aux Chinois de faire trop souvent cavaliers seuls.

Cette reprise de contact au plus haut niveau entre les deux pays est pourtant d'ores et déjà ternie par une autre visite, celle que Hu Jintao fera dans la foulée au Pakistan, à partir de jeudi. A Islamabad, avec laquelle New Delhi entretient des relations très méfiantes, le président chinois doit proposer une coopération nucléaire civile, comportant la construction de plusieurs centrales. De quoi irriter les Indiens qui s'inquiètent de l'activisme chinois dans la région...

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