Le marché insensible à l'enquête approfondie de Bruxelles sur l'opération Thales-Alcatel-Alenia

Le titre de l'électronicien de défense français est stable mercredi matin. Bruxelles a annoncé mardi soir l'ouverture d'une enquête approfondie sur le transfert à Thales des parts d'Alcatel dans ses sociétés communes dans le secteur spatial avec l'italien Finmeccanica

Mercredi matin, à l'ouverture de la Bourse de Paris, le marché restait insensible à l'annonce la veille au soir de la Commission européenne sur l'ouverture d'une enquête approfondie sur la reprise par Thales des participations d'Alcatel dans les entreprises satellitaires Alcatel Alenia Space (AAS) et Telespazio. Bruxelles justifie sa décision en évoquant des risques pour la concurrence liés à la position dominante de l'électronicien français dans les tubes pour satellites.

L'enquête préliminaire indique que "la transaction proposée soulève des préoccupations au niveau de la concurrence en raison de la position dominante de Thales sur les tubes électroniques" (Travelling Wave Tubes) et "des activités de AAS comme fabricant de sous-systèmes et composants pour satellite" aprécisé la Commission européenne.

Bruxelles dispose maintenant d'un délai de 90 jours, jusqu'au 17 avril 2007, pour mener à bien cette étude approfondie, qui "ne préjuge en rien du résultat final de l'enquête". "L'espace est un secteur clef pour l'industrie de pointe européenne. L'impact de cette restructuration majeure doit être soigneusement étudié pour garantir le maintien de la concurrence", a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

Pour Bruxelles, "la nouvelle entité Thales/AAS pourrait avoir la capacité et la tentation d'augmenter de manière discriminatoire le coût de l'accès aux tubes pour ses concurrents" dans la construction de satellites.
Bruxelles ajoute que les engagements pris par Thales pour éviter une telle situation "ne sont pas assez clairs pour lever de manière crédible les doutes sérieux quant à l'impact sur la concurrence" de ce rapprochement.

Thales doit reprendre les 67% détenus par son compatriote Alcatel dans la société de constructions de satellites commune avec l'italien Finmeccanica (33%) ainsi que le tiers de l'italien Telespazio, leader mondial des services de navigation et de localisation par satellite contrôlé aux deux tiers par Finmeccanica.

L'accord global entre Thales et Alcatel, annoncé en avril 2006, prévoit que ce dernier monte à 21,6% au capital de Thales, contre 9,5% actuellement, et lui apporte en échange ses activités satellites et ses systèmes dans les transports et la sécurité. Dans l'optique du rapprochement, Thales a prévu la création d'une division satellites et la fusion de ses divisions services et sécurité.

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