Areva repousse pour la troisième fois le chantier de l'EPR finlandais

Le chantier finlandais du nouveau réacteur nucléaire EPR, construit par Areva en association avec l'allemand Siemens, accumule les difficultés. Son propriétaire, l'électricien Teollisuuden Voima (TVO), a annoncé ce matin que le chantier avait dix-huit mois de retard. La cinquième centrale nucléaire du pays ne devrait désormais pas pouvoir être connectée au réseau avant 2011.

Comme "La Tribune" le laissait entendre le 10 novembre, Areva enregistre bien des déconvenues sur le dossier du nouveau réacteur nucléaire, l'EPR finlandais. Ce matin, la compagnie finlandaise d'électricité Teollisuuden Voima (TVO) a fait état de retards supplémentaires dans la construction de la cinquième centrale nucléaire du pays. Désormais, cette dernière ne devrait pas être connectée au réseau avant 2011.

C'est donc maintenant dix-huit mois de retard qu'Areva et Siemens - le partenaire du groupe français dans ce dossier - enregistrent pour la livraison de l'EPR. En effet, la livraison de ce réacteur de troisième génération, d'une puissance de 1.600 mégawatts, était jusqu'à présent prévue au deuxième trimestre 2010, après l'annonce en septembre d'une année de retard sur le calendrier initial.

La centrale d'Olkiluoto, dont le coût est estimé à trois milliards d'euros, est la première centrale nucléaire en construction depuis plus de quinze ans en Europe, et le premier EPR en construction au monde. "Dans l'ensemble, les avancées dans les phases de construction ont été plus lentes que prévu", indique le communiqué de la compagnie finlandaise TVO.

Mais il semblerait que les difficultés proviennent essentiellement des différences de cultures entre les protagonistes du dossier: la hiérarchie horizontale des finlandais s'oppose à la hiérarchie verticale d'Areva. Autrement dit, les Finlandais ont eu l'impression que personne ne prenait de responsabilité ou ne voulait prendre de risque sans en référer à la direction de Paris. Sans compter les difficultés liées à la validation des documents de procédure technique. Areva n'aurait pas engagé suffisamment de personnel capable de valider les procédures. De fait, seulement 500 documents auraient pu être validés sur les 5.000 prévus.

Si bien que, au bout du compte, ce ne sont pas dix-huit mois de retard qui pourraient être constatés sur le dossier, mais bien plus. En Finlande, on évoque même un retard de deux à trois ans. Avec dans le même temps des pénalités de retard qui devraient s'accumuler. Dans ses comptes semestriels, Areva a inscrit une somme comprise entre 200 et 250 millions d'euros. Des proches du dossier évoquent désormais des pénalités au-delà des 500 millions d'euros.

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