Perspectives revues en baisse pour la croissance de la zone euro début 2007

La Commission européenne vient de réduire ses prévisions de croissance pour les deux derniers trimestres de 2006 et, plus encore, pour la premier trimestre 2007. Sur cette dernière période, l'économie de la zone euro ne devrait croître que de 0 à 0,5%.

La croissance était bel et bien là ces derniers mois dans la zone euro, mais c'est peut-être déjà fini: c'est le sentiment qui ressort à la vue des chiffres publiés ce matin par la Commission européenne et l'institut de statistiques Eurostat. Selon ce dernier, la croissance des douze pays de la zone euro s'est élevée à 2,7% sur un an au deuxième trimestre 2006. Un chiffre revu en hausse par rapport aux 2,6% estimés jusqu'ici et qui constitue le rythme le plus élevé enregistré depuis cinq ans. Et la tendance est la même pour l'ensemble de l'Union européenne, avec une croissance sur un an désormais estimée à 2,9%, contre 2,8% précédemment.

Reste que cette bonne nouvelle risque de rester sans lendemain. Selon les prévisions publiées simultanément par la Commission européenne, les perspectives de croissance pour les mois qui viennent sont revues à la baisse. Pour le trimestre en cours, les experts de Bruxelles ramènent leurs prévisions à une fourchette de croissance dans la zone euro de 0,4 à 0,8%, contre 0,5 à 0,9% prévus jusqu'ici. Et pour la quatrième trimestre 2006, la prévision passe de 0,4-0,9% à 0,2-0,7%.

Plus nette encore est la révision en baisse des perspectives de croissance pour le début de l'année prochaine. Selon la Commission, qui ne fournit pas d'explication à ces révisions de prévisions, la croissance de la zone euro au premier trimestre 2007 devrait être comprise entre 0 et 0,5%, contre 0,2% à 0,8% prévus initialement.

En dépit de l'optimisme manifesté ces derniers temps par les responsables politiques européens quant à la solidité de l'activité économique de la zone euro, il apparaît donc que les perspectives ne sont pas si brillantes que cela. En premier lieu, le ralentissement qui se manifeste de plus en plus clairement dans l'activité économique américaine ne manquera pas d'avoir un impact en Europe. Ensuite, à partir du 1er janvier prochain, les économistes s'attendent à un coup de frein dans l'activité allemande. C'est à cette date en effet que le gouvernement de Berlin prévoit de relever de trois points le taux de TVA. Ce qui aura un impact inévitable sur la consommation des Allemands, impact qui devrait se répercuter sur l'ensemble de la zone.

Dans l'après-midi, les instituts de conjoncture français Insee, allemand Ifo et italien Isae ont publié pour leur part leurs propres prévisions de croissance pour la zone euro dans les trimestres à venir. Des chiffres qui s'inscrivent à l'intérieur des fourchettes de la Commission européenne. Pour le trimestre en cours, ils prévoient en effet une croissance de 0,7%, chiffre qui passerait à 0,6% au quatrième trimestre. Et pour le premier trimestre de l'année prochaine, les instituts envisagent une croissance de 0,3%, qui marquerait donc un ralentissement "temporaire", selon eux.

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