La chancelière allemande déplore l'échec de la fusion Deutsche Börse-Euronext

Angela Merkel aurait nettement préféré voir Euronext se rapprocher de la Bourse allemande, plutôt que du New York Stock Exchange. Les autorités allemandes s'inquiètent de l'isolement croissant de la Deutsche Börse.

L'échec total rencontré par la Deutsche Börse dans ses projets de rapprochement avec la Bourse pan-européenne Euronext a décidément du mal à passer outre-Rhin. Ce vendredi, c'est la chancelière Angela Merkel qui a manifesté publiquement sa déception à cet égard.

"Je regrette beaucoup que la fusion espérée entre Deutsche Börse et Euronext n'ait pas eu lieu", a-t-elle ainsi déclaré dans le cadre d'un congrès bancaire à Francfort. Selon elle, un rapprochement entre la Bourse allemande et Euronext, qui regroupe celles de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, sans oublier le marché à terme Liffe de Londres, aurait été une bonne chose pour l'intégration des marchés financiers européens. Reconnaissant que la décision appartenait aux professionnels, la chancelière a insisté sur le fait que "nous aurions malgré tout été contents" d'avoir une fusion Deutsche Börse/Euronext.

Le commentaire public du chef du gouvernement allemand intervient après d'autres prises de position dans le même sens des autorités du pays. Le ministère allemand des Finances avait ainsi lui aussi manifesté ses regrets.

C'est mercredi dernier que la Deutsche Börse a finalement jeté l'éponge. Après des mois d'affrontements, la Bourse allemande a décidé qu'elle ne ferait pas de surenchère au projet de fusion élaboré par Euronext avec le New York Stock Exchange (NYSE). Ce dernier projet ne devrait plus, en principe, se heurter à des difficultés particulières et devrait être mené à bien au premier trimestre 2007.

Reste que si elle reflète le choix des dirigeants d'Euronext, l'option NYSE n'a jamais eu la faveur des autorités européennes. Le gouvernement allemand avait publiquement apporté son soutien à Deutsche Börse, ainsi d'ailleurs que le chef de l'Etat français Jacques Chirac, le tout au nom de la préférence européenne. Mais la Bourse allemande n'a jamais voulu faire les concessions en termes d'organisation des métiers ou de répartition des responsabilités qui auraient pu emporter l'adhésion des dirigeants d'Euronext. Et elle a de même ignoré les propositions de Paris Europlace, qui avait proposé une fusion entre les activités actions de Deutsche Börse et Euronext, formule à laquelle l'organisme de la place de Paris aurait donné la préférence par rapport à la fusion avec le NYSE.

Aujourd'hui, les milieux dirigeants allemands sont d'autant plus préoccupés par l'échec de la Deutsche Börse que la Bourse allemande se retrouve très isolée. Euronext est bien parti pour s'allier avec le NYSE, l'autre grand marché américain, le Nasdaq, est devenu le premier actionnaire du London Stock Exchange. Quant à la Bourse italienne, elle a elle aussi interrompu les discussions avec Deutsche Börse.

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