Airbus engrange une commande géante en Chine et une autre aux Etats-Unis

C'est l'une des retombées du voyage de Jacques Chirac à Pékin: le constructeur aéronautique européen va vendre 150 A320 en Chine et en y installer une usine de montage pour cet appareil. Autre bonne nouvelle pour Airbus, la nouvelle compagnie à bas coût Skybus lui achète 65 petits A319 pour 3,9 milliards de dollars. Enfin, l'avionneur europée, parvient à un accord avec le britannique Virgin sur le report des livraisons du grand A380.

Enfin une bonne nouvelle pour Airbus, qui en manquait cruellement ces derniers temps: la Chine a signé ce matin une commande de 150 Airbus A320, assortie d'une option sur 20 appareils A350. Accompagné de la décision d'ouvrir une chaîne de montage d'A320 en Chine, ce méga-contrat a été conclu dans le cadre de la visite d'Etat effectuée par Jacques Chirac à Pékin.

Le dernier voyage du président de la République française en Chine porte donc ses fruits. Après la vente de 500 locomotives de fret par Alstom hier (voir ci-contre), c'est donc aujourd'hui Airbus qui profite de la tournée chinoise du VRP de luxe de l'Elysée. La commande signée aujourd'hui par la Chine est en effet de poids - même si aucun élément financier n'a été communiqué. L'accord va bien au-delà d'une classique vente d'avions, puisque la vente des 150 Airbus A320 est directement liée à l'ouverture d'une chaîne d'assemblage de cet appareil à Tianjin, dans le nord du pays.

Cette ouverture d'usine constitue un dossier sensible, puisqu'elle pose toute la question des transferts de technologie de pointe à la Chine. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP (Agence France Presse), Airbus devrait détenir la majorité - à 51% - de l'entreprise qui gèrera l'usine de montage. Une façon de tenter de maîtriser les éventuels transferts de technologie, à un moment où la Chine veut développer sa propre gamme d'avions civils.

Reste que l'ouverture de cette usine qui, selon Louis Gallois, le président d'Airbus et co-président exécutif de sa maison-mère EADS, représentera "un investissement dans lequel sera mis beaucoup d'argent", va constituer un argument commercial fort vis-à-vis de la Chine. "Il est clair que fabriquer des avions en Chine fera que les Chinois auront une incitation plus forte à les acheter", a précisé le nouveau président de l'avionneur. En ligne de mire: le colossal marché chinois, où Boeing est actuellement leader avec 60% de parts de marché.

Cerise sur le gâteau, la Chine a donc également signé une option pour 20 exemplaires du futur A350, sous réserve que cet avion, encore à l'état de projet, soit effectivement lancé. Le A350 est destiné à concurrencer le B787 Dreamliner de Boeing, mais les graves difficultés traversées actuellement par Airbus avec les retards pris par le très gros porteur A380 font peser une incertitude sur le projet.

Deuxième bonne nouvelle de la journée pour Airbus: la compagnie low-cost américaine Skybus vient de commander 65 exemplaires de l'Airbus A319, version raccourcie de l'A320. Une commande d'une valeur de 3,9 milliards de dollars au prix catalogue. "En nombre d'appareils, cette transaction est l'une des principales commandes d'Airbus passées par un transporteur américain", s'est félicité l'avionneur. Skybus est une toute nouvelle compagnie à bas-coût qui commencera ses activités début 2007.

Enfin, Virgin Atlantic, la compagnie aérienne du milliardaire britannique Richard Branson a annoncé jeudi soir être parvenue à un accord avec Airbus pour maintenir sa commande de six grands A380, programme surlequel Airbus subit un coûteux retard de deux ans en moyenne, et pour les reporter de quatre ans, à 2013.

Jeudi, les investisseurs ont salué ces commandes: l'action EADS, maison-mère d'Airbus, a gagné 4,95% à 21,85 euros en fin de journée.

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