Certes, les organisateurs ne remettent pas, au son des hymnes nationaux, des distinctions de qualités métalliques différentes. Mais en passant à côté de la médaille d'or dans le combiné, le champion italien de ski alpin Giorgio Rocca a par exemple perdu bien plus que ce que l'Américain Ted Ligety a gagné en se classant premier (soit 20.800 euros de récompense des instances sportives américaines).

Car quand ils se font une place sur le podium, les athlètes italiens encaissent en effet beaucoup plus que n'importe lequel de leurs concurrents. Le Comité national olympique italien (CONI) récompense de 130.000 euros toute médaille d'or d'un de ses ressortissants (65.000 euros pour une médaille d'argent et 40.000 euros pour le bronze). Antoine Deneriaz, le seul médaillé d'or français à ce jour, ne peut espérer que 40.000 euros des instances sportives de l'Hexagone. Le prix d'un bronze italien...

Signe du "carovita" (la hausse des prix) très débattu dans la Péninsule, la prime au vainqueur italien a plus que triplée depuis les derniers Jeux (38.400 euros pour un médaillé d'or italien il y a quatre ans à Salt Lake City). Cette inflation galopante du bonus italien est théoriquement destinée à donner des ailes aux aspirants champions olympiques de la Squadra Azzurra.

A contrario, les Allemands devraient être moins motivés puisqu'un médaillé d'or d'outre-Rhin touche, comme il y a quatre ans, 15.000 euros de la part de la Fondation allemande d'aide au sport (DSH). Pour les Norvégiens, la devise serait plutôt "le sport pour le sport": leurs pouvoirs publics ne leur versent pas un centime en cas de place sur le podium olympique. Le fameux Etat providence nordique estime payer déjà suffisamment dans la préparation de son équipe.

Cela dit, l'effet prime est toutefois relatif: mercredi 15 février, les Italiens n'avaient que quatre médaillés, les Allemands huit et les Norvégiens...onze! Le sport reste le sport...