Des syndicats satisfaits sur la protection sociale, déçus sur le pouvoir d'achat

Les syndicats ont accueilli favorablement la proposition de Jacques Chirac sur l'extension de la cotisation patronale à la valeur ajoutée. En revanche, ils déplorent que la question du pouvoir d'achat n'ait pas été évoquée.

Sans surprise, la réforme du financement de la protection sociale choisie par le président de la République satisfait les syndicats. Retenue par le projet socialiste pour 2007, cette réforme se traduira par une extension de la cotisation patronale à la valeur ajoutée.

"Cela va plutôt dans le bon sens pour nous. Cela permettra un financement plus juste et plus stable de la protection sociale", estime Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. Une satisfaction qui partage Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. "Après 25 ans de revendication de la CGT d'une réforme des cotisations patronales, peut-être est-on à l'horizon d'une réforme officielle. Il est évident que la CGT s'engagera à fond dans une discussion de ce type et en s'opposant aussi à fond à toute TVA sociale".

En revanche, le problème du pouvoir d'achat reste en suspens. Jean-Claude Mailly, qui s'inquiète du chômage persistant, estime que des mesures de soutien de la consommation auraient dû être évoquées par le chef de l'Etat. "Le chômage baisse de façon statistique" mais "il n'y a pas de création d'emploi", a souligné Jean-Claude Mailly. "Si on veut que le chômage baisse vraiment par des créations d'emploi, il faut un soutien fort à la consommation et au pouvoir d'achat", a conclu le secrétaire général de FO.

"Un troisième thème n'a pas été abordé, celui de la démocratie sociale, et la question salariale a été totalement passée sous silence", a également déploré Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa. Le pouvoir d'achat et la consommation sont les conditions indispensables, selon lui, du redémarrage de la croissance. Enfin, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, dresse un bilan encore plus négatif des propositions du président formulées lors de ses voeux. "Ce qui me frappe, c'est la pauvreté de la réflexion sur la situation actuelle et les besoins des Français. Pas un mot sur la crise des banlieues, pas un mot sur l'éducation, la recherche ou le rôle des services publics. Rien sur les salaires, qui sont pourtant une des questions à l'ordre du jour".

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