Mariage plus vieux, mariage heureux

D'après l'Insee, les unions précoces sont les plus fragiles. Par ailleurs, si la cohabitation prénuptiale amenuise les risques de séparation, le mariage et les enfants protègent de la rupture.

"Mariage plus vieux, mariage heureux". Souvent utilisée à tort les jours de noce pluvieux pour réconforter les mariés, cette citation trouve tout son sens et se vérifie dans les statistiques publiées ce mois-ci par l'Insee. D'après l'enquête démographique de l'institut, les couples sont plus fragiles quand ils débutent leur vie assez jeunes. Choix trop hâtif ou manque de maturité obligent, les femmes s'étant mises en couple avant 20 ans ont un risque de rupture deux fois plus fort que celles ayant franchi le pas à 25 ans. Il en est de même pour les hommes installés avant 22 ans, ces derniers se mettant en couple environ deux ans plus tard que les femmes en moyenne.

En revanche, le cap des trois ans, quatre ans, la crise des neuf ans ou tout autre passage censé être délicat ne se vérifient pas dans les chiffres de l'Insee. "Il n'existe pas de durée en-deçà ou au delà de laquelle une union serait nettement plus solide, même si les ruptures (divorces ou séparation) tendent à devenir moins fréquentes après 25 ans de vie en couple", note l'Insee.

Mais globalement, les ruptures sont aujourd'hui plus fréquentes. Par exemple, moins de 2% des unions formées dans les années cinquante avaient abouti à une séparation au bout de cinq ans, contre 14% pour celles commencées à la fin des années quatre-vingt. Ces chiffres atteignent 5% et 19% pour les ruptures au bout de dix ans. Mais les ruptures ne surviennent pas pour autant plus précocement dans la vie des couples.

On le savait déjà, le mariage ne fait plus recette. Alors qu'au début des années soixante, l'entrée en union se faisait presque exclusivement par le mariage, parmi les personnes s'étant mises en couple en 1988, dix ans après 53% seulement sont mariées, 18% vivent en union libre, 28% se sont séparées et 1% ont perdu leur conjoint.

Statistiquement, l'épreuve de la cohabitation avant le mariage renforce aujourd'hui les chances de rester ensemble par la suite. "Depuis 1985, la cohabitation prénuptiale est associée à un risque annuel de rupture plus faible que les unions commencées par un mariage", indique l'Insee. En revanche, le risque de rupture est plus faible lorsque le départ du foyer parental coïncide avec la mise en couple. "Les anciens célibataires seraient mieux préparés à vivre seuls qu'après une rupture, qu'ils craindraient moins", explique l'Insee d'après "Population Studies", publié en 1999 par Berrington et Diamond.

Par la suite, le risque de rupture est de 54% plus élevé pour les hommes vivant en union libre plutôt que mariés, et de 66% pour les femmes. De même que le mariage, les enfants protègent de la rupture. Les couples ayant eu ou adopté au moins un enfant se séparent moins souvent que ceux restés sans enfants. Côté diplôme, les hommes ayant fait plus d'études que la moyenne sont plus enclins à se séparer, au contraire des femmes. En revanche, pour elles, inactivité rime avec stabilité. Enfin, l'union est plus fragile, en particulier pour les hommes, lorsqu'elle a été commencée avant la fin des études.

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