Bolloré met le turbo sur la voiture électrique

Vincent Bolloré a présenté officiellement sa voiture électrique dont le secret de fabrication est une batterie de haute technologie. Après avoir déjà investi 70 millions d'euros pour sa conception, Vincent Bolloré a annoncé un investissement supplémentaire de 150 millions d'euros pour la production de son "véhicule propre". Pour cela, il recherche un partenariat avec un grand constructeur, français de préférence.

Quand il ne lance pas une chaîne de télé comme Direct 8 ou un raid surprise sur le capital d'Havas, Vincent Bolloré joue avec sa voiture électrique. L'homme d'affaires breton présentait ainsi vendredi à la presse et devant quelques amis (Alain Prost, Alain Minc, Philippe Labro...) sa fameuse "Bluecar", qui avait déjà fait une première apparition publique au salon automobile de Genève en mars 2005.

Cette petite voiture électrique longue de 3 mètres aux allures de mini-monospace (3 place à l'avant et deux sièges rabattables à l'arrière), est un projet qui tient particulièrement à coeur à Vincent Bolloré. Et quand "Bollo" y croit, il ne lésine pas sur les moyens. Le prototype a ainsi été conçu par l'ingénieur Philippe Guédon, le "père" de la Renault Espace, en collaboration avec 3D, la filiale du designer automobile italien Pininfarina. Et depuis qu'il en a eu l'idée il y a douze ans, l'entrepreneur a misé plus de 70 millions d'euros dans la société BatScap (détenue à 80% par Bolloré et 20% par EDF) qui a développé la technologie au coeur du concept "Bluecar". A savoir, la batterie "à hautes performances" Lithium Métal Polymères (LMP) de 30 kW qui offre au prototype de Bolloré des performances inédites pour un véhicule électrique: 125 kilomètres/heure de vitesse de pointe et 200 kilomètres d'autonomie pour un temps de charge de six heures...

Aujourd'hui, Vincent Bolloré croit tellement en l'avenir de sa "bollorémobile" qu'il vient d'annoncer un investissement supplémentaire de 150 millions d'euros afin de lancer la chaîne de production de cette fameuse batterie miracle dans son usine de Penn Carn (Finistère). "Le permis de construire sera déposé en mars, et l'usine qui sera opérationnelle en 2008 pourra produire 10.000 batteries par an", a-t-il précisé. Pour lancer la production, Batscap, qui emploie déjà 70 salariés, devrait embaucher 100 personnes supplémentaires.

Dans la foulée du prototype, l'usine devrait aussi lancer "une petite série" de BlueCar, mais uniquement à des fins de démonstration. Et pour cause, le prototype a coûté 2 millions d'euros! Pour produire en grande série sa "bollorémobile", l'homme d'affaires recherche évidemment un partenariat avec un constructeur automobile: "Nous sommes prêts à discuter avec des gens qui veulent commander 70.000 ou 80.000 voitures", a indiqué Vincent Bolloré en disant sa préférence pour un grand constructeur français. Avec un tel partenaire, le prix de la voiture électrique motorisée par Batscap tomberait selon lui "à moins de 20.000 euros". Et un tel véhicule pourrait intéresser "les services publics pour leurs flottes de véhicules utilitaires". Mais aussi "les particuliers pour leurs déplacements en ville", voire des petits trajets interurbains.

Au moment où la voiture propre a le vent en poupe, le projet de Vincent Bolloré pourrait enfin contribuer à sortir la voiture 100% électrique des limbes: il s'est vendu en 2004... 460 véhicules de ce type en France. "La Bluecar roule dans un silence parfait, sans la moindre émission polluante, et en plus elle offre un vrai plaisir de conduite", insiste Vincent Bolloré. Pour appuyer ses dires, le champion automobile Alain Prost a fait un tour de piste en démarrant sur les chapeaux de roues...

Las, les constructeurs automobiles français semblent plutôt se convertir aujourd'hui à la solution "hybride" (moteur thermique couplé à un moteur électrique) popularisée par le japonais Toyota avec sa fameuse Prius. PSA, qui vient de présenter des prototypes Citroën C4 et Peugeot 307, vient ainsi d'annoncer le lancement d'une voiture hybride-diesel pour 2010. Et d'ici 20 ans, ce sont les voitures mues par une pile à combustible carburant à l'hydrogène qui pourraient prendre le relais...

Mais Vincent Bolloré, qui promet d'améliorer encore les performances de sa batterie "LMP", croit dur comme fer en l'avenir de sa "bollorémobile". "Quand il mise autant d'argent, c'est rarement pour en perdre", se rassure son entourage.

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