La production industrielle française se redresse en septembre

Grâce essentiellement au rebond du secteur automobile, la production industrielle française s'est redressée de 0,8% en août contre un recul de 1,4% en juillet. Mais la progression n'est que de 1% en glissement annuel, en fort ralentissement depuis quelques mois et le recul des biens d'équipements témoigne d'une baisse de l'investissement. Le déficit du commerce extérieur s'est creusé en août.

Après une correction de 1,4% en juin, la production industrielle s'est redressée en août avec une hausse de 0,8%. C'est la troisième progression de l'indicateur en quatre mois. Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 0,7%, mais le chiffre meilleur que prévu a été compensé par une révision à la baisse du mois de juillet, initialement estimé à -1,3%, et finalement évalué à -1,4%. "Sur un an, la production n'a gagné que 1%, alors que la production industrielle allemande croît de 7%", relève Alexander law, économiste chez Xerfi. Et en plus, la progression annuelle en France s'élevait à 2,9% en mai dernier.

Une bonne nouvelle cependant, l'industrie automobile s'est redressée de 3,6% en août, après un recul de 1,3% le mois précédent. Les biens intermédiaires ont également repris le dessus, en hausse de 2%, après un recul de 2,3% en juillet. L'énergie et la construction augmentent aussi respectivement de 1,2% et 0,4%, tandis que les biens de consommation sont en légère progression de 0,2%.

En revanche, les biens d'équipement sont en repli de 1,8%. "Il faut très certainement y voir un décrochage de l'effort d'investissement des entreprises françaises, après un deuxième trimestre qui avait été plutôt bon dans ce domaine", estime Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. "La dégringolade est inquiétante dans le secteur des biens de consommation et des biens d'équipement, pour lesquels le glissement annuel de la production atteint respectivement 0,2 % et - 1,8 % en août, contre des progressions de 2,5 % et 2 % en mai dernier", renchérit Marc Touati, chez Natexis.

En clair : l'industrie française a mangé son pain blanc. Quant à la chute de l'ensemble "avions, bateaux, trains, motos" (-5,5% sur 1 mois), elle rappelle que les déboires d'EADS ne sont pas neutres pour l'économie française. Plus globalement, le secteur des biens d'équipement, qui avait jusqu'ici constitué le seul véritable soutien à l'industrie française, semble avoir amorcé la phase descendante de son cycle.


Le déficit commercial se creuse encore
Une nouvelle fois, la hausse des exportations n'a pas compensé celle des importations. Le déficit du commerce extérieur s'est donc encore creusé en août, à 3,5 milliards d'euros, contre un déficit révisé de 3,403 milliards en juillet. Les exportations sont passées de 31,621 milliards en juillet à 32,318 milliards d'euros en août. "On note en particulier les premiers effets du ralentissement de l'économie américaine, avec notamment un net repli des ventes d'avions d'affaires", note Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. Les exportations ont été pénalisées par le recul des ventes d'Airbus, avec 15 appareils vendus pour 841 millions d'euros contre 19 pour 1,113 milliard d'euros en juillet et 24 pour 1,331 milliard en juin. Et les commandes décevantes d'Airbus et les retards de l'A380 devraient continuer de creuser le déficit. De leur côté, les importations se sont inscrites en hausse à 35,853 milliards d'euros, contre 35,024 milliards en juillet. "Au cours des douze derniers mois, notre déficit atteint ainsi la "modique" somme de 28,5 milliards d'euros, encore un nouveau record absolu", déplore Marc Touati, chez Natexis, Dès lors, à présent que les effets de la remontée de l'euro vont se faire sentir sur le commerce extérieur français et que lacroissance mondiale va ralentir en 2007, le déficit devrait encore se creuser. Selon Marc Touati, il devrait atteindre 30 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2006 et quasiment autant l'an prochain.

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