Dominique de Villepin dévoile son plan de rentrée

Lors de sa désormais traditionnelle conférence de presse mensuelle, qui s'est cette fois-ci tenue à Troyes, le Premier ministre a confirmé la volonté du gouvernement d'aboutir à la suppression de toutes les charges sociales au niveau du Smic pour les entreprises de moins de 20 salariés (voir ci-contre). "Le gouvernement engagera des discussions avec les parlementaires et les partenaires sociaux à l'occasion de la préparation du projet de loi de finances (pour 2007): sur un sujet de cette importance, il est légitime et nécessaire que nous ayons ensemble un vrai dialogue", a insisté Dominique de Villepin. Le Premier ministre a également déclaré que la reprise économique "se confirme" et "permet de tabler sur un taux de croissance supérieur à 2%" en 2006. "Cette croissance crée des emplois: depuis juin 2005, ce sont 310.000 chômeurs en moins. Je me réjouis des chiffres annoncés ce matin qui confirment une tendance continue depuis plusieurs mois: nous sommes désormais à moins de 9% de taux de chômage dans notre pays", a-t-il indiqué. "Passer sous les deux millions de chômeurs, c'est la prochaine frontière. Toutes nos décisions doivent tendre vers ce but. Toutes nos décisions doivent être prises à l'aune de l'emploi", a-t-il insisté. Le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, a indiqué pour sa part, lors de la même conférence de presse, que 250.000 emplois seraient créés cette année en France, dont 80% dans le secteur privé, selon les prévisions revues à la hausse de son ministère. Pour ce faire, le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo a annoncé le versement d'une "prime de cohésion sociale" aux associations embauchant des chômeurs de longue durée de plus de 50 ans bénéficiant de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) depuis plus de deux ans. Jean-Louis Borloo a également annoncé le versement d'une prime de 1.000 euros pour les employeurs publics recourant au PACTE, le dispositif permettant à des jeunes peu qualifiés de moins de 26 ans d'intégrer la Fonction publique. Dans les ZUS (zones urbaines sensibles), des groupes créés "autour du service public de l'emploi" et placés sous l'autorité du préfet, se verront fixer des "objectifs précis" pour "mesurer la réduction de l'écart avec le reste du territoire national". En outre, les moyens de l'ANPE seront "réorganisés" par des compléments de personnel dans les agences de ces territoires et par une amélioration des primes versées aux agents. Enfin, une "opération de suivi personnalisé très renforcé" sera lancée avant la fin de l'année pour "15.000 jeunes diplômés des ZUS". La France ayant enregistré un taux de croissance de 1,1% au deuxième trimestre, un record depuis 2000, la question se posait de savoir à qui profiterait le surplus de recettes fiscales. Le Premier ministre a été une nouvelle fois clair sur ce point, indiquant que ces gains serviront au désendettement de la France. A ce sujet, Thierry Breton a indiqué que le gouvernement avait pour "objectif de réduction de la dette de 2 points de PIB cette année", conformément à ses engagements en matière de désendettement. Le déficit budgétaire de la France en 2007 "sera inférieur" à celui de cette année, a-t-il également déclaré."Lorsque les choses vont mieux, il faut savoir résister naturellement à la facilité", a-t-il d'ailleurs déclaré. Seules les marges de manoeuvres dégagées sur le budget 20007 permettront donc de financer les mesures annoncées lundi pour le pouvoir d'achat, notamment l'augmentation de la prime pour l'emploi et le chèque transport.Dominique de Villepin a également donné des précisions sur le chèque transport annoncé lundi dernier. Ce chèque sera "disponible au 1er janvier 2007, après des consultations étroites avec les partenaires sociaux", a dit le Premier ministre. Rappelant la revalorisation de la prime pour l'emploi (PPE), également annoncée lundi soir, Dominique de Villepin a estimé qu'elle devait être l'occasion d'engager une "réflexion" sur les revenus et l'emploi, à l'occasion d'une prochaine conférence ad hoc. "Faut-il poursuivre les hausses de Smic au risque de concentrer les salaires français à ce niveau et de freiner l'emploi? Comment recentrer le dispositif et éviter les effets d'aubaine? Comment traiter les dérives de certaines formes de rémunérations particulièrement élevées?", s'est-il notamment interrogé en lançant plusieurs pistes de réflexion.
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