Débat des trois candidats socialistes : la presse peine à désigner un vainqueur

Bien malin qui peut dire, à la lecture des quotidiens français de ce mercredi, qui a tiré son épingle du jeu dans le débat, mardi soir, entre les trois candidats à la candidature du parti socialiste (PS). Retransmis sur la chaîne parlementaire (regroupant Public Sénat et la télé de l'Assemblée nationale LCP-AN), ce premier débat était consacré à l'économie. Le seul journal (et de poids) qui affiche une opinion bien tranchée, c'est Le Parisien Aujourd'hui en France qui décrète que c'est Dominique Strauss-Kahn dit DSK qui l'a emporté mardi soir. Le quotidien souligne son "incontestable punch". La rédaction lui donne même un 16 sur 20 quand elle ne décerne qu'un 12 sur 20 à Ségolène Royal, la grande favorite des sondages, jugée lors de cet exercice, "sur la défensive voire laborieuse". Quant à Laurent Fabius, il n'obtient que 11 sur 20, critiqué pour avoir un peu trop joué "à gauche toute" et avoir un peu trop appuyé sur la question des salaires.Libération, lui, renvoie les trois candidats dos à dos et estime qu'ils ont fait jeu égal. Tout en égratignant un peu Ségolène, qualifiée là encore de "parfois un peu laborieuse". Mais le journal souligne que contrairement à ce que certains, et peut-être elle aussi, craignaient, "Ségo" ne s'est pas fait dévorer par les deux autres éléphants.Le Figaro se refuse lui aussi à trancher nettement. Et préfère parler des thèmes abordés, mettant en avant les divergences des trois candidats à la candidature sur les 35 heures. Mais le quotidien s'attarde plus longuement sur Ségolène Royal que sur les deux autres participants, estimant que si elle est parue un peu trop "techno" au début comme ses deux contradicteurs, elle est vite revenue à un discours plus concret.France Soir semble, un peu comme Le Parisien, décerner la palme du jour à DSK, "plutôt consensuel" et "plus fair-play" qu'une Ségolène "sur la défensive, trop scolaire" ou qu'un Laurent Fabius pourtant qualifié de "fougueux".Du côté des quotidiens économiques, ni La Tribune (qui souligne toutefois que "Ségolène Royal a surtout mis en avant son expérience locale"), ni Les Echos n'ont voulu donner un palmarès, préférant insister sur le contenu des propositions des uns et des autres sur les grands sujets du moment: 35 heures, EDF et GDF, recherche, pouvoir d'achat...Enfin, les gratuits se refusent eux aussi à désigner un gagnant, voire un perdant. 20 Minutes a trouvé DSK "un peu trop démago" avec sa promesse de plein emploi dans dix ans. Fabius est qualifié de "professeur syndiqué qui défend la caissière contre le directeur du supermarché". Et Ségolène Royal est épinglée comme "l'institutrice rigide et sévère." Moins acide, Métro préfère, pour les jugements, donner la parole à un expert de la communication politique Michel Bongrand qui estime que "Royal sait parler à Madame Michu", que Strauss-Kahn a été efficace sur les délocalisations avec sa formule "quand on ne peut pas les éviter, il faut en corriger les effets", et que Laurent Fabius, des 35 heures à l'écologie en passant par les inégalités a été "un peu démago dès le début".Au final, mis à part le Parisien, les trois candidats à la candidature ne se sont pas clairement départagés aux yeux des quotidiens de ce mercredi qui se retrouvent surtout sur un point de forme: la soirée a été plutôt ennuyeuse. C'est le Figaro qui la définit le mieux: "studieux, sérieux, un peu longuet et pas télévisuel pour deux sous."
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