La mondialisation du mouvement syndical devient réalité

Le mouvement syndical a réussi sa globalisation, ou presque. Hormis la Fédération syndicale mondiale (FSM), d'aubédience communiste, qui reste autonome, les principales organisations du syndicalisme international, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL, réformiste et laïque) et la Confédération mondiale du travail (CMT, chrétienne) ont accepté de s'unir pour donner naissance, mercredi à Vienne, à la Confédération syndicale internationale (CSI). Après près d'un siècle de division, les deux principaux courants du syndicalisme fusionnent au sein de la plus grande organisation mondiale, puisque la CSI réunit 306 syndicats de 154 pays et représente 168 millions de salariés à travers le monde. En ce qui concerne le syndicalisme français, caractérisé par sa grande dispersion, la création de cette confédération est hautement symbolique. En effet, pour la première fois, la CGT (qui n'était jusque-là affiliée à aucune organisation internationale), la CFDT, FO et la CFTC sont désormais réunies au sein de la même structure. La création de la CSI a pour but de rendre plus efficace l'action du mouvement syndical international, affaibli par la précarisation de l'emploi, les délocalisations, l'érosion du nombre d'adhérents dans les pays du Nord - le taux de syndicalisation aux Etats-Unis a été divisé par deux en quinze ans - comme la répression syndicale dans les pays du Sud. Les syndicats veulent "changer les règles du jeu de la mondialisation" telle qu'elle fonctionne depuis 20 ans, selon le britannique Guy Ryder, qui sera à la tête de la CSI. Contrairement à ce qui existait hier, la CSI entend être en capacité de lancer des mobilisations au niveau international, et non seulement faire pression sur les institutions internationales. Des journées d'action mondiale pourraient ainsi voir le jour, que ce soit "pour une nouvelle mondialisation" ou pour la défense des droits syndicaux. Outre ces deux thèmes de travail, la CSI entend également agir en faveur de conditions de travail décentes, à la fois respectueuses de l'environnement et de l'être humain. Affirmant son "ferme soutien" à l'Organisation internationale du travail (OIT), la CSI, qui siège à Bruxelles, mettra au rang de ses priorité la lutte contre le travail des enfants et pour l'égalité des sexes dans le travail.
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