La Réserve fédérale porte son taux de référence à 5%

En procédant au seizième relèvement consécutif de ses taux d'intérêt d'un quart de point, la Fed a répondu aux attentes. Mais le cycle des hausses de taux ininterrompues est terminé. La Fed agira désormais en fonction de la conjoncture économique.

C'est sans surprise aucune que la Réserve fédérale a décidé aujourd'hui de relever son taux de référence d'un quart de point, pour le porter à 5%. Une telle décision était en effet attendue par la totalité des économistes... Reste maintenant à savoir ce que la Fed compte faire dans les mois qui viennent.

Le hausse d'aujourd'hui constitue la seizième consécutive d'un quart de point décidée par la Réserve fédérale. Cette dernière avait clairement annoncé la couleur, si bien qu'il n'y avait pas le moindre doute dans l'esprit des marchés au sujet de la décision de ce soir.

En portant son taux de référence à 5%, la Fed se retrouve avec des taux nettement plus élevés aux Etats-Unis que dans les autres grands pays industrialisés. La zone euro bénéficie actuellement d'un taux de base de 2,5%, tandis que le Japon en est toujours à l'heure des taux de 0%... Et pourtant, le dollar ne cesse de s'affaiblir ces derniers jours, évoluant autour de 1,28 dollar pour un euro.

La paradoxe n'est qu'apparent. Pour le marché, en fait, il est clair que la période des relèvements successifs des taux américains touche désormais à son terme. Ben Bernanke, le nouveau président de la Réserve fédérale, a clairement laissé entendre que le cycle des hausses de taux ininterrompues allait s'arrêter. Les marchés en avaient d'ailleurs déduit un peu hâtivement qu'il n'y aurait plus du tout, ensuite, de relèvement des taux d'intérêt américains. Ce qui avait obligé le patron de la Fed à préciser que des hausses de taux restaient parfaitement possibles en fonction de la conjoncture économique.

A cet égard, les termes utilisés dans le communiqué publié ce soir par la Fed sont clairs: la Réserve fédérale estime que "de nouveaux resserrements de la politique monétaire pourraient être encore nécessaires pour répondre aux risques inflationnistes". Mais elle précise que l'ampleur et le moment de telles hausses "dépendront de façon importante de l'évolution des perspectives économiques".

Il est clair, autrement dit, que la Fed, qui souligne la vigueur de l'économie américaine, estime que de nouvelles hausses de taux seront probablement nécessaires à l'avenir. Mais elle se donne désormais beaucoup de marges de manoeuvre pour décider de relever ou non les taux en fonction des derniers indicateurs sur l'état de santé de l'économie américaine.

En tout état de cause, il apparaît que le différentiel de taux d'intérêt, qui favorise actuellement massivement le dollar, est appelé à se réduire sensiblement dans les mois qui viennent. Car au moment même où les Etats-Unis vont sortir du cycle de hausse systématique de leurs taux d'intérêt, l'Europe va sans aucun doute procéder à de nouveaux relèvements des siens.

Lors de sa réunion du mois de juin, la Banque centrale européenne pourrait ainsi relever ses taux d'un quart de point - voire même d'un demi-point - en raison de l'accélération de la croissance dans la zone euro et des tensions inflationnistes qui pourraient en résulter.

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