La Russie et l'Ukraine trouvent un accord sur le gaz

Les deux pays ont trouvé un compromis sur le prix du gaz livré par la Russie à l'Ukraine. De quoi éviter une répétition de la crise de l'hiver dernier, qui avait sérieusement perturbé les livraisons vers l'Occident.

Il n'y aura pas - normalement - cet hiver de "guerre du gaz" entre l'Ukraine et la Russie, susceptible de stopper les livraisons de gaz russe à l'Europe occidentale: c'est ce que l'on peut espérer suite à l'annonce, ce matin, de la conclusion d'un accord sur les ventes de gaz russe à l'Ukraine.

Selon l'ambassadeur de Russie en Ukraine, les deux pays sont en effet tombés d'accord sur les modalités d'achat de gaz russe par Kiev. Les Premiers ministres russe Mikhaïl Fradkov et ukrainien Viktor Ianoukovitch se rencontrent aujourd'hui dans la capitale ukrainienne. Selon l'ambassadeur, le prix retenu serait de 130 dollars pour 1.000 m3 de gaz russe.

Un tel accord constituerait un grand soulagement pour les pays d'Europe occidentale. L'hiver dernier, les désaccords entre la Russie et l'Ukraine avaient tourné à la crise ouverte. En janvier, au plus fort de la consommation hivernale, Moscou avait coupé les robinets du gaz pour l'Ukraine, ce qui avait entraîné de sérieuses perturbations dans les livraisons aux pays d'Europe de l'ouest transitant par l'Ukraine. Un pays comme l'Italie, par exemple, avait vu ses livraisons de gaz chuter fortement.

Origine du problème: la Russie veut relever fortement les prix payés par l'Ukraine. Traditionnellement, du temps de l'URSS, le gaz n'était nullement facturé aux prix du marché. Et après la chute de l'Union soviétique, la Russie a continué cette politique pour préserver les liens avec ses anciens satellites.

Mais les choses sont désormais en train de changer. D'une part parce que Moscou veut désormais toucher le juste prix pour ses produits énergétiques. Et d'autre part parce que, dans le cas d'un pays comme l'Ukraine, la volonté manifestée par le pays de se rapprocher de l'Europe, après la Révolution orange, est très mal vécue à Moscou, où l'on ne voit donc plus aucune raison de subventionner un pays devenu plus ou moins "hostile".

Du coup, alors que l'Ukraine payait 50 dollars pour 1.000 m3 en 2005, le pays a payé cette année 95 dollars. Gazprom, le groupe gazier russe, parlait de faire payer jusqu'à 230 dollars. Il semble donc que 130 dollars constituent un compromis acceptable - même s'il ne peut être que provisoire.

Un tel accord aura peut-être été facilité par le fait que le nouveau Premier ministre ukrainien est pro-russe, contrairement à son prédécesseur. En échange d'un prix raisonnable, encore très inférieur au prix du marché, pour son gaz, il est d'ailleurs possible que l'Ukraine renonce à son projet d'adhésion à l'Otan.

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