Le moral des chefs d'entreprise allemands recule après la Coupe du monde

Alors qu'il avait atteint un plus haut depuis 15 ans à 106,8 en juin, l'indice Ifo a reculé à 105,6 en juillet. Un niveau qui reste néanmoins élevé, malgré les perspectives de hausse de la TVA en 2007.

L'indice Ifo a fait moins bien que prévu en juillet. Il faut dire que la barre était placée haut, puisque les économistes anticipaient un recul à 106 après 106,8 en juin, un record depuis 15 ans dû à l'effet euphorisant de la coupe du Monde sur les activités de détail. C'est finalement à 105,6 que s'est affiché le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo, qui mesure le moral des chefs d'entreprise en Allemagne, auprès de 7.000 dirigeants.

Cette correction s'explique en partie par les records du prix du pétrole, à 78,40 dollars le baril après le début des hostilités au Liban, ainsi que le relèvement des taux d'intérêt. Sans compter la hausse de la TVA attendue en 2007, susceptible de refroidir brutalement l'économie allemande. "Nous attendons une croissance de 2% cette année et de 1,5% l'an prochain en raison de cette hausse de la taxe sur la valeur ajoutée", indique Luca Silipo, économiste chez Ixis. L'économiste estime que malgré la baisse des charges sociales prévue simultanément, le recul de la TVA permettra quand même un recul des déficits publics.

Reste que cette perspective n'a rien de bon pour les chefs d'entreprise, et c'est bien la composante de leurs attentes pour les mois à venir qui a une fois de plus accusé un net recul. Cet indicateur est tombé à 102,6 points, contre 104,2 points un mois plus tôt. Moins impactée, la composante des affaires courantes a reculé à 108,6 points, un repli plus marqué qu'attendu, contre 109,4 en juin.

De fait, le dynamisme constaté actuellement dans la première économie européenne reste solide. Le baromètre Ifo de juillet se maintient à un niveau élevé, a ainsi souligné Gebhard Flaig, directeur de l'institut. "La conjoncture économique reste orientée à la hausse", a-t-il estimé dans un communiqué. Outre la vigueur des exportations, la demande domestique se réveille et commence à participer à la croissance. "Même si celle-ci ne s'auto-entretient pas encore", précise Luca Silipo. Les investissements sont aussi de la fête, en croissance de 3,4% cette année, selon l'économiste, contre la faible progression de 0,3% l'an dernier.

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