Au lieu de 0,5% de croissance en données trimestrielles, c'est un bien meilleur 0,8% qu'a annoncé ce matin le gouvernement japonais pour le premier trimestre 2006. En rythme annualisé, la révision apparaît encore plus flagrante, avec une croissance de 3,1% désormais, contre 1,9% annoncé le 19 mai. "Bien que largement anticipée, la révision en hausse des investissements publics et privés a été bien supérieure aux attentes", commente Susumu Kato, économiste chez Calyon.

Bonne nouvelle pour la solidité de cette économie, la demande domestique a contribué a hauteur de 0,8% à la croissance, tandis que la demande extérieure affiche une contribution négative de 0,1%. Du coup, le Japon sera moins sensible au ralentissement de l'économie mondiale, et en particulier des Etats-Unis.

La croissance devrait néanmoins ralentir un peu entre avril et juin après deux trimestres de forte hausse. La croissance nipponne a repris en début d'année 2002 et semble afficher une des plus longues périodes d'embellie économique depuis la seconde guerre mondiale. "Nous estimons toutefois que la croissance japonaise devrait se maintenir autour de 2% à long terme", estime Susumu Kato.

De plus, le déflateur d'inflation a progressé de 0,1%; il est positif pour la première fois depuis 1998, année qui précède l'entrée du Japon dans une vaste crise financière et une spirale déflationniste. Malgré ces statistiques qui plaident pour un resserrement monétaire imminent, la Banque du Japon (BoJ) devrait continuer à sonder les moindres soubresauts de l'économie jusqu'à sa réunion monétaire du mois de juillet.


Le moral des Japonais corrige en mai
Alors qu'il était repassé au-dessus de 50 pour la première fois depuis seize ans en avril, l'indice de confiance des Japonais a de nouveau cédé du terrain en mai. L'indice de confiance des consommateurs au Japon s'est affiché en léger recul de 0,2 point le mois dernier par rapport à avril, à 49,8 points, repassant ainsi sous le niveau de 50 points. Lors du sondage, les consommateurs ont fait part d'une petite détérioration de leur perception du bien-être économique, laquelle a cédé 0,3 point à 46,7 points. Ils ont en revanche été légèrement plus nombreux qu'en avril à avoir le sentiment d'une croissance des revenus, en hausse de 0,1 point à 46,3.