Ah, elle est belle la parité !

En Grande-Bretagne, les femmes sont payées 17% de moins que les hommes, la pire performance en Europe. Mal conseillées, elles choisissent des métiers moins valorisés. Tout cela fait très "siècle dernier", et en plus, coûte cher en termes de PIB.

Alors que la journée de la Femme, le 8 mars prochain, arrive à grands pas, les femmes ont encore du chemin à faire. Et surtout les Anglaises, d'ailleurs. Leurs salaires sont, en moyenne, inférieurs de 17% à celui des hommes, le fossé le plus large de toute l'Europe, selon un rapport qui vient d'être publié outre-Manche. Et celui entre les salariées à temps partiel et les salariés du même type est même de 38%! On croit rêver!

Le rapport britannique n'est donc franchement pas glorieux. Il s'agissait, trente ans après l'entrée en vigueur de la loi sur l'égalité salariale, de faire un bilan. Les choses, clairement, n'ont pas beaucoup avancé. Pourtant, pointe aussi le rapport, dans des pays comme la Suède ou le Danemark, où le pourcentage de femmes sur le marché de l'emploi est similaire, le fossé salarial est bien plus faible.

Qu'y a-t-il donc de pourri au Royaume-Uni? Une chose très simple, et digne du siècle passé: les filles sont mal conseillées à l'école. Du coup, elles ont des "vocations" pour des métiers peu rémunérateurs, et typiquement féminins. On se demande d'ailleurs si ce n'est pas l'histoire de la poule ou de l'oeuf, de l'oeuf ou de la poule... Toujours est-il que les métiers de services, depuis femme de ménage jusqu'à infirmière, en passant par prof, sont mal rémunérés, alors que des métiers d'hommes, qui ne demandent pas de qualifications plus grandes, comme chauffeurs livreurs ou autres, sont, eux, mieux valorisés sur le marché de l'emploi.

Les choses semblent les mêmes pour d'autres professions plus qualifiées. Surtout si les femmes prennent des congés maternité... D'ailleurs, les dés sont pipés dès le départ, puisque, alors que les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons, trois ans après être sorties de l'université par exemple, elles gagnent déjà 15% de moins que les diplômés hommes.

Il faut donc changer les mentalités - des profs qui conseillent les élèves, des parents, des entreprises. Mais comme cela fait trente ans que l'on essaie, on se doute que cela ne se fera pas en un jour... D'autant que les autorités britanniques ne souhaitent pas imposer aux entreprises des audits de parité salariale, qui seraient pourtant efficaces. Dans ce cas, de deux choses l'une, ou les femmes acceptent, ou elles traînent leur employeur devant les tribunaux, ce qui pourraient coûter très cher aux entreprises.

Seule "consolation" (et elle est relative) pour l'instant: le manque à gagner pour l'économie du fait que la société n'utilise pas les capacités des femmes à plein s'élèverait, selon les calculs du rapport britannique, à quelque 30 milliards d'euros par an, autrement dit, entre 1,3% et 2% de PIB. Bien fait!

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