La croissance chinoise "décélère" à 10,4% au troisième trimestre

Le premier ministre chinois Wen Jiabao parviendrait-il enfin à mettre un frein à l'envolée des investissements dans son pays ? En tous cas, la croissance chinoise a enfin décéléré un peu pour la première fois en un an, à 10,4% au troisième trimestre, en ligne avec les attentes des économistes, contre 11,3% au deuxième trimestre, qui avait été la plus forte croissance de la décénnie. L'Empire du Milieu a réduit les prêts bancaires et les approbation de projets pour apaiser la surchauffe économique. Deux signes tangibles des mesures restrictives des autorités peuvent être soulignés. "D'une part la masse monétaire M2 a progressé de 15,5% en septembre, sa plus faible hausse depuis mai dernier, d'autre part l'investissement a décéléré à 25,2% au troisième trimestre contre 29,4% au deuxième", indique Johanna Melka, chez Ixis. Le pays doit désormais se tourner vers l'excédent commercial démesuré qui a conduit ses réserves de devises étrangères à atteindre près de 1.000 milliards de dollars. En septembre, l'excédent commercial a atteint 110 milliards de dollars, un montant déjà supérieur à celui des 12 mois de l'an dernier. Ce déséquilibre est particulièrement saillant avec les Etats-Unis. Le déficit commercial américain avec la Chine s'élève à 100 milliards de dollars sur les six premiers mois de l'année. Pour les Etats-Unis, il est donc indispensable que le yen soit réévalué, ce que la Chine ne fait qu'avec parcimonie.L'an dernier, la Chine a dépassé la Grande-Bretagne dans le classement des grandes puissances économiques, pour se positionner en quatrième place. La Banque mondiale a pointé du doigt les problèmes de surcapacités de l'industrie chinoise, susceptibles de rogner sur la marge des entreprises et de les empêcher de rembourser leurs dettes.L'an prochain, le ralentissement américain, attendu autour de 3% contre 3,5% cette année, devrait apaiser un peu cette surchauffe, par une demande moins forte. Mais aucun risque en revanche d'un impact très marqué sur les moteurs de l'économie mondiale que sont la Chine et l'Inde, puisque ces pays voient leur demande intérieure se développer et prendre le relais de la demande américaine. La Chine a désormais pour tâche de mieux répartir les fruits de sa croissance afin de renforcer le développement d'une classe moyenne. Seule la population côtière profite aujourd'hui de l'expansion. Or, elle ne représente "que" 300 millions d'habitants, sur un total de 1,3 milliard.
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