Après 12 jours de grève de plus de 2.000 mineurs, le groupe anglo-australien BHP Billiton a finalement décidé aujourd'hui la suspension de ses opérations dans la mine de cuivre d'Escondida, au Chili, la plus grande du monde. Le cours du cuivre, qui a déjà doublé en un an en raison de ces grèves et de l'essor de la demande chinoise, gagnait 2,4% à 7.470 dollars dans l'après-midi. "L'accroissement de l'activité syndicale fait que nous ne nous sentons plus capables de garantir la santé et la sécurité de nos gens sur place ni l'intégrité des opérations et des infrastructures. En conséquence, Minera Escondida a cessé d'opérer aujourd'hui et les négociations avec le syndicat ont été interrompues", a indiqué un porte-parole du groupe, cité par l'AFP. La porte-parole n'a cependant pas exclu une réouverture prochaine de la mine. "Nous ne reprendrons les opérations et les négociations que quand nous serons assurés de pouvoir garantir la santé et la sécurité de nos gens sur place et l'intégrité des opérations", a-t-elle ajouté, promettant "des actions légales contre le syndicat". Des mineurs en grève ont bloqué dès mercredi l'accès à la mine, empêchant l'entrée d'ouvriers remplaçants comme l'autorise la loi chilienne alors que les négociations reprenaient avec la direction. La mine se trouve dans le désert d'Atacama, au nord de la capitale Santiago. La grève, qui dure depuis près de deux semaines, porte sur des revendications salariales. Les grévistes ont accepté dans leurs plus récentes discussions avec la direction de réduire à 10% au lieu de 13% leur demande d'augmentation mais ont maintenu leur exigence d'un bonus de 30.000 dollars. La direction leur a jusqu'à présent offert une hausse salariale limitée à 3% et une prime de 16.000 dollars. Un peu plus de 2.000 mineurs d'Escondida, soit plus de 90% des effectifs, sont en grève illimitée depuis le 7 août. La mine tourne à moins de 10% de sa capacité d'extraction et elle puise dans ses stocks pour produire du cuivre (à 60% de l'activité normale) afin d'honorer ses engagements envers ses clients. Le site fournit 8% de la production mondiale avec 3.600 tonnes par jour (1,3 million par an). Mercredi, la présidente chilienne Michelle Bachelet avait évoqué une possible intervention du gouvernement en tant que médiateur. Les mineurs justifient leurs revendications par la flambée des cours du cuivre tandis que la société a annoncé mardi que le bénéfice net d'Escondida avait triplé à 2,9 milliards de dollars au premier semestre.

latribune.fr

17 Sept 2010, 23:31

Partager :