Les Banques populaires s'impatientent sur le dossier Natixis

Le groupe Banque Populaire, engagé dans un processus de rapprochement avec les Caisses d'Epargne, réaffirme le caractère "impératif" du respect du calendrier du projet Natixis. Tapant du poing sur la table, il se dit prêt à "tirer les conséquences" d'un désaccord persistant entre l'Ecureuil et la Caisse des dépôts.

"En dépit de l'avancée des différents chantiers relatifs au projet Natixis, les récentes déclarations de certains actionnaires de la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne font peser sur la réalisation de l'opération de fortes incertitudes à quelques jours de la fin de la période fixée pour un projet d'accord", a déclaré ce matin le groupe Banque Populaire dans un communiqué. Les Banques Populaires font référence aux récentes passes d'armes entre les Caisses d'Epargne et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sur le projet Natixis auquel est fermement opposé l'établissement public, qui conteste à la fois la méthode et le fond. Rappelons que la CDC est détentrice de 35% de la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne (CNCE). Francis Mayer, directeur général de la CDC, a déclaré jeudi dernier lors de l'assemblée générale de son établissement que la CDC ferait jouer son droit de veto à moins d'une "modification substantielle" de ce projet dont les grandes lignes ont été fixées et qui doit être soumis au vote des conseils des deux groupes le 1er juin au plus tard.

"Les dirigeants du groupe Banque Populaire souhaitent attirer l'attention de l'ensemble des acteurs concernés sur la nécessité de trouver au plus vite les éléments d'un accord entre le groupe Caisse d'Epargne et la CDC", affirme la banque, restée jusque-là silencieuse sur cette opposition. "Dans le cas contraire", le groupe mutualiste "sera amené à tirer les conséquences de la situation, dans le souci de préserver ses intérêts et tout particulièrement ceux de Natexis Banques Populaires", filiale cotée des Banques Populaires.

Le groupe mutualiste explique que le conflit entre la CNCE et son actionnaire "conduit à rendre plus difficile le processus en cours", qu'il s'agisse de la consultation des partenaires sociaux, de la finalisation des opérations de valorisation des apports de chaque banque au futur ensemble, ou de l'engagement des nombreuses demandes d'autorisations en France et à l'étranger auprès des autorités de régulation.

Il estime que "seul le respect du calendrier fixé est de nature à permettre le démarrage du nouvel ensemble au 1er janvier 2007", comme prévu par les deux partenaires. "Tout décalage conduirait à reporter de plusieurs mois voire d'une année la mise en place de Natixis et, de fait, reviendrait à une mise en cause de l'économie de l'opération donc du projet", prévient la banque.

Le pacte d'actionnaires qui lie la CDC aux Caisses d'Epargne arrive à échéance fin juin 2007. Si la CDC persistait à bloquer l'opération, l'Ecureuil et les Banques Populaires n'auraient alors qu'à différer leur décision d'un an, ont fait valoir les Caisses d'Epargne.

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