C'est du jamais vu: l'indice Dow Jones des grandes valeurs de la Bourse américaine a franchi aujourd'hui en début de séance la barre des 12.000 points, pour la première fois de son histoire. Quelques minutes après le début des transactions, l'indice est ainsi monté à 12.049,03 points. En fin de matinée, l'indice s'était un peu replié, oscillant autour des 12.000 points. Simultanément, le Nasdaq et le S&P 500 évoluaient autour de l'équilibre.

Plusieurs éléments expliquent l'emballement des marchés. En premier lieu, les résultats annoncés hier soir après la clôture par quelques grands noms des hautes technologies se sont révélés dans l'ensemble meilleurs qu'attendus.

C'est le cas notamment d'IBM, dont le bénéfice net trimestriel a progressé de près de moitié au troisième trimestre. Le titre du fabricant d'ordinateurs bondissait du coup de 4,5% en milieu de séance. Chez Intel, les résultats ne sont pas aussi brillants, mais les analystes estiment que le groupe a bien engagé son effort de restructuration, tandis que la guerre des prix avec AMD donne des signes d'apaisement. En conséquence, l'action du fabricant de puces gagnait 1,20% à mi-séance à Wall Street.

Les investisseurs ne se ruent pas pour autant de façon indiscriminée sur les valeurs high-tech. La contre-performance enregistrée par le fabricant de téléphones portables Motorola est d'autant plus rude. Pénalisé par des ventes et des prévisions décevantes, Motorola chutait de 5% à 23,60 dollars en milieu de séance.

Quant à Yahoo!, le portail est sanctionné pour ses mauvais chiffres trimestriels, résultant de l'hyper-concurrence qui sévit dans le marché de la publicité en ligne. A mi-séance, il chutait de 2,44%.

Autre grande entreprise à avoir annoncé ses résultats, la banque JPMorgan Chase est elle aussi délaissée par les investisseurs, en dépit de résultats plutôt flatteurs. Son titre recule de 2,10% (voir ci-contre nos articles sur les résultats d'IBM, Intel, Yahoo!, Motorola et JPMorgan Chase).

Autre élément qui incite les investisseurs à l'optimisme: le repli affiché par les prix à la consommation américains au mois de septembre - même si ce recul est largement en trompe l'oeil. La bonne tenue des mises en chantier de logements aide également (voir ci-contre).

Le record historique de Wall Street a en tout cas profité aux autres marchés. A Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,10%, tandis que, à Francfort, le Dax gagnait 1,25%.