Bien orienté dans la matinée, le marché parisien a effacé ses gains après la publication de la statistique des commandes de biens durables aux Etats-Unis. La bonne tenue du billet vert, le redressement des marchés américains et l'intérêt marqué par les investisseurs pour Total, le poids lourd de la cote, auront permis à la Bourse de Paris de se reprendre dans la dernière heure de cotation.

A la clôture, le CAC 40 affiche un gain 0,30% à 4.817,63 points et signe ainsi une cinquième séance consécutive de hausse. Le volume d'affaires est réduit avec 3,6 milliards d'euros traités sur l'indice. A Londres, le Footsie avance de 0,14% et, à Francfort, le Dax concède 0,06%.

Sur le front de l'économie, le Département du Commerce a annoncé une baisse de 0,3% des commandes de biens durables le mois dernier, affectées par la chute des commandes dans le secteur aéronautique, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,5%.

Le brut de qualité WTI livrable en août se négocie à 71,30 dollars, en hausse de 46 cents alors que la hausse moins forte que prévu des stocks d'essence la semaine dernière reflète une forte demande en cette période de déplacements automobiles massifs.

Le dollar se reprend à 1,2512 pour 1 euro en anticipation d'un relèvement des taux de la Fed la semaine prochaine, certaines rumeurs évoquant une hausse de 50 points de base. L'euro a quant à lui touché un record à 145,91 yens, dopé à la fois par les incertitudes concernant un relèvement des taux japonais et par les spéculations persistantes sur une éventuelle démission de Toshihiko Fukui, le gouverneur de la Banque du Japon, qui a investi dans un fonds dont le gérant est soupçonné de délit d'initié.

Sur le front des valeurs, Total gagne 2,42% à 49,96 euros. Deutsche Bank estime dans une étude que le secteur pétrolier est " significativement sous-valorisé " dans la mesure où la croissance économique mondiale et les tensions géopolitiques devraient soutenir les cours de l'or noir. Technip monte de 4,45% à 40,85 euros et Vallourec de 3,39% à 884.

Lafarge prend encore 0,90% à 94,90 euros. Oddo Securities a relevé son objectif de cours sur le titre de 107 à 1115 euros en maintenant son opinion à " achat ". SG Securities est pour sa part passé de " conserver " à " achat " sur Lafarge et a porté sa valeur d'équilibre de 98 à 112 euros.

Le fabricant de matériaux de construction a annoncé hier qu'il vise une croissance de 10% par an de son résultat net par action en moyenne d'ici 2008, contre 8% auparavant, et une réduction de ses coûts de 400 millions d'euros sur la période.

Danone avance de 1,17% à 95,45 euros alors que SG Securities a intégré le titre à sa " Premim List ". Le titre continue par ailleurs de faire l'objet de rumeurs d'intérêt de la part de grands groupes américains. Un an après l'option PepsiCo, c'est désormais à Kraft Foods que l'on prête un appétit pour le groupe français. Le président de la filiale d'Altria a en effet déclaré dans le Figaro daté d'hier qu'une acquisition " n'est pas impossible en France " dans les produits laitiers, les boissons ou les biscuits.

Suez s'apprécie de 0,75% à 30,87 euros. Deutsche Bank, qui anticipe une hausse des prix de l'électricité à long terme, a relevé son objectif de cours sur le titre de 35 à 36,50 euros.

EADS s'adjuge 3,14% à 22,02 euros. Selon latribune.fr, la structure bicéphale du groupe de défense et d'aéronautique pourrait être simplifiée. L'un des schémas envisagés consisterait à n'avoir qu'un seul président et un seul président exécutif. Par ailleurs, selon d'autres sources, ce scénario ferait de Thomas Enders le seul président exécutif, la présidence d'EADS et celle d'Airbus revenant à des Français. La Sogeade, qui détient les participations des actionnaires français du groupe, doit tenir une réunion mardi soir prochain. Elle sera consacrée aux pistes de sortie de crise. Noël Forgeard, le co-président d'EADS, sera auditionné à huis clos le 28 juin par les commissions des Finances et des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Atos Origin progresse de 0,86% à 53,05 euros. La SSII serait bien placé pour le rachat du belge Banksys, spécialisé dans la gestion de cartes de paiement, selon le quotidien belge De Tijd.

Vincent Bolloré va fusionner ses holdings Bolloré et Bolloré Investissement afin de simplifier les structures de son groupe. Bolloré Investissement compte ainsi déposer un projet d'offre publique alternative permettant aux actionnaires de Bolloré soit de vendre leurs titres au prix unitaire de 550 euros, soit de les échanger dans la proportion de un pour quatre Bolloré Investissement. Bolloré gagne 2,94% à 561 euros et Bolloré Investissement prend 5,07% à 141.

Enfin, le conseil d'administration d'Arcelor pourrait se prononcer en faveur de l'offre de Mittal Steel aux dépens de celle de Severstal dimanche, rapporte La Tribune. Mittal aurait accepté certaines modifications de son offre, notamment en termes de structure de gouvernance et de stratégie industrielle, indique le quotidien, qui ajoute que Mittal et Arcelor n'achopperaient plus désormais que sur le prix. L'action Arcelor demeure suspendue de cotation sur un dernier cours de 35,02 euros.


Johan Deschamps
Copyright Investir