La dernière tentative a été la bonne. Paris a fini par se hisser en terrain positif malgré les pertes de Total, sur fond de repli persistant des cours du pétrole. C'est principalement grâce au renfort des trois quarts de ses valeurs, contre une simple majorité en cours de séance, que le CAC 40 est parvenu à s'affranchir de l'inertie de Total. Il a ainsi rejoint les grands indices européens et surtout les grands indices de Wall Street en terrain positif. Le palmarès des hausses à la clôture fait la part belle aux valeurs cycliques, notamment de l'automobile après le repli des cours du pétrole, et des technologies après les bons résultats de Hewlett-Packard outre-Atlantique. Les valeurs du luxe, du tourisme et des médias figurent également en bonne place. A l'inverse, les éléments défensifs de la cote sont aujourd'hui à la traîne après leur récente appréciation, de même que les valeurs financières qui avaient bien résisté à la consolidation.

A la clôture, le CAC 40 progresse de 0,15% à 5.144,84 points, dans des volumes soutenus pour cette période de l'année, avec près de 4 milliards d'euros échangés sur les valeurs de l'indice. A Francfort, le Dax gagne 0,34%, à Londres le Footsie monte de 0,05%. A New York, le Dow Jones progresse de 0,26%, tandis que le Nasdaq avance de 0,60%.

Le pétrole est donc en repli assez marqué depuis la publication, hier, d'une baisse des stocks de pétrole finalement conforme aux attentes, compte tenu des ratés de la production en Alaska. Les investisseurs en ont retenu l'adéquation actuelle entre la production de pétrole brut et le ralentissement observé de l'économie américaine. Une détente également renforcée par l'abaissement, hier, des prévisions de demande en pétrole de la part de l'Opep pour l'année 2006. Le baril de WTI livraison septembre vaut ainsi 70,75 dollars, contre 73 dollars hier matin, et un pic au-dessus des 77 dollars en début de semaine dernière.

Remontée, en revanche, de l'euro face au dollar, après la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis. La devise européenne est repassée au-dessus de la barre de 1,28 dollar, à 1,2868 dollar.

Sur le plan macro-économique, la publication des chiffres hebdomadaires de l'emploi s'est avérée sans surprise. 312.000 demandes d'emplois ont été enregistrées au cours de la semaine qui s'est terminée le 12 août, a annoncé le Département américain du Travail. Pour leur part, les analystes tablaient sur 315.000 demandes d'allocations. Toutefois, le nombre des inscriptions au chômage de la semaine précédente a été révisé de 319.000 à 322.000. Par ailleurs, les indicateurs avancés américains se sont contracté de 0,1% en juillet, annonce le Conference Board, alors qu'une légère progression de 0,1% était attendue par les économistes. Les indices précurseurs avaient progressé de 0,1% en juin. A 18 heures sera enfin publié l'indice de la Fed de Philadelphie du mois d'août (attendu à 9 points contre 6 points en juillet).

Côté valeurs, Ipsos a publié hier soir après la clôture des marchés son chiffre d'affaires semestriel. Il est en hausse de 26,7%, à 407,7 millions d'euros, dont 8,6% de croissance organique. Le groupe confirme ses objectifs 2006 d'une croissance d'au moins 20% avec une amélioration de la marge opérationnelle, et 2007 d'un chiffre d'affaires d'au moins un milliard d'euros et une marge opérationnelle d'au moins 10%. Le titre avance de 1,21% à 28,40 euros.

Total recule de 0,84% à 53,20 euros, dans le sillage du repli des cours du pétrole.

A noter également la faiblesse du secteur des cosmétiques, après l'annonce d'une baisse de 27% des profits trimestriels de l'américain Estee Lauder. L'Oréal perd 0,95% à 78,40 euros, Clarins 3,36% à 56 euros.

Renault avance de 2,72% à 90,75 euros. Le constructeur a confirmé ne pas vouloir céder sa participation de 20% au capital de Volvo alors qu'un article du journal Dagens Industri évoque une possible offre d'un fonds de capital risque sur le groupe suédois.

Danone (+0,19% à 106,10 euros) prévoit d'investir de 500 millions à 1 milliard d'euros dans les trois à cinq prochaines années pour ses acquisitions, rapporte le Wall Street Journal dans le cadre d'un entretien avec le directeur financier du groupe.

Publicis (+1,78% à 30,28 euros) bénéficie du changement d'opinion d'ABN Amro, passé à l'achat sur le titre, avec un objectif relevé de 27 à 33,50 euros.

Enfin, Crédit Agricole SA a obtenu le feu vert de la Commission européenne pour le rachat de la banque grecque Emporiki. L'action termine en léger recul de 0,27% à 32,98 euros.


Ambroise Ecorcheville
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