Alors que les indices américains progressaient, les marchés européens se sont repris, mais pas assez pour repasser dans le vert. La publication ce matin d'un indice Ifo allemand plus solide que prévu a en effet laissé la porte ouverte à un relèvement des taux européens, pesant sur la tendance, tandis que le recul plus prononcé qu'attendu des commandes de biens durables aux Etats-Unis a laissé espérer une pause dans le cycle de resserrement monétaire américain.

A l'heure de la clôture française, les indices américains faiblissent toutefois à nouveau sous les prises de bénéfices. En toile de fond, les craintes liées à une propagation entre humains de la grippe aviaire ont été apaisées en cours de journée par l'Organisation Mondiale de la Santé. Le pétrole est resté à des niveaux élevés en dépit de la forte progression des stocks d'essence, mais au seuil de la période des départs en vacances aux Etats-Unis. Au final, la séance a entièrement été placée sous le signe de l'actualité macro-économique.

A la clôture, le CAC 40 cède 1,25% à 4.870,02 points, dans un volume d'affaires de près de 6,2 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie cède 1,60% à 5.587,90 points et, à Francfort, le Dax perd 1,57% à 5.589,52 points. A New York, le Dow Jones progresse de 0,09% à 11.107,89 points.

Le baril de pétrole s'échange en recul de 76 cents à 71 dollars. Les stocks américains d'essence ont augmenté de 2,1 millions de barils la semaine dernière, annonce l'agence américaine de l'énergie EIA, là où les analystes tablaient sur une progression plus limitée de 1,2 million de barils, avant le long week-end du Memorial Day. En revanche, les stocks de brut et de produits distillés ont chuté plus fortement qu'attendu. Sur le front monétaire, le dollar se reprend à 1,2756 pour 1 euro après la publication d'un indice l'Ifo allemand meilleur que prévu ce matin et celle de commandes de biens durables américaines en recul plus prononcé qu'anticipé cet après-midi.

En Europe, l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne s'est contracté à 105,6 en mai, après avoir atteint un plus haut de quinze ans à 105,9 le mois précédent. Les analystes tablaient sur un repli plus marqué à 105. Aux Etats-Unis, le Département du Commerce a annoncé avant Bourse une baisse de 4,8% des commandes de biens durables en avril, alimentée notamment par la chute de 27,4% de la demande de matériel informatique et de communication, la plus forte depuis avril 2000. Le marché attendait un repli de 0,5%. Annoncées à 16 heures, les ventes de logements neufs ont progressé de 4,9% aux Etats-Unis le mois dernier, au rythme annualisé de 1,198 million d'unités, le plus élevé depuis janvier. En mars, les ventes avaient rebondi de 12% (révisé de +13,8%). Les économistes tablaient sur 1,15 million d'unités en rythme annualisé en avril, après 1,142 million (révisé de 1,213 million) en mars.

Du côté des entreprises, les valeurs bancaires sont généralement en baisse sur fond de crainte de hausse des taux. Le Crédit Agricole recule de 2,19% à 29,08 euros au lendemain d'un rebond de 2,80%. La banque verte a confirmé lundi réfléchir à une offre sur la banque britannique Alliance & Leicester. La Société Générale perd 1,65% à 119,10 euros. La banque est bien placée face à son concurrent américain Citigroup pour prendre une participation de 20% dans la banque chinoise Guangdong Development Bank, selon la presse de ce matin.

Dexia, qui vient de détacher un dividende de 0,71 euro, cède 0,85% à 19,78 euros au lendemain de la publication de résultats trimestriels meilleurs que prévu. WestLB est d'ailleurs passé de " conserver " à " achat " sur le titre en relevant son objectif de cours de 20 à 26 euros.

La correction observée sur les cours du brut pèse sur Total (-2,26% à 49,75 euros), ainsi que sur les parapétrolières comme Technip (-3,46% à 43,50) et Géophysique (-4,89% à 128,30 euros).

Les craintes liées à la grippe aviaire pèsent sur les valeurs liées au tourisme et aux transports. Air France-KLM perd 2,56% à 16,74 euros, Accor 2,49% à 45,44 et Club Med 0,92% à 45,51 euros.

Euronext abandonne 2,64% à 68,15 euros au lendemain du rejet par ses actionnaires du principe d'une fusion privilégiée avec Deutsche Börse. Le président de l'opérateur de la Bourse de Francfort a annoncé ce matin à ses actionnaires qu'une fusion avec Euronext constituerait la meilleure solution dans le cadre d'une consolidation des marchés boursiers européens.

Atos Origin gagne 1,39% à 53,05 euros. Liée avec Euronext par le biais de la coentreprise AEMS, la SSII pourrait bénéficier d'un rapprochement avec le New York Stock Exchange. Le président du directoire d'Atos s'est d'ailleurs prononcé en faveur de cette solution.

STMicroelectronics baisse de 0,47% à 12,80 euros alors que Morgan Stanley a réduit son objectif de cours de 17 à 15,30 euros sur le titre tout en maintenant son opinion à " pondération en ligne ". L'intermédiaire justifie son nouvel objectif par l'incertitude entourant l'avenir du pôle mémoire flash du groupe. Parmi les autres valeurs technologiques, Thomson lâche 1,39% à 14,88 euros.

Bouygues gagne 0,31% à 41,83 euros. Sa filiale Colas a annoncé avoir remporté plusieurs contrats en France, en Europe centrale, aux Etats-Unis et au Canada pour un montant total de 570 millions d'euros. Colas cède 0,92% à 161 euros.

Enfin, Arcelor perd 0,83% à 33,60 euros. Le sidérurgiste a accepté une augmentation de 19% du tarif contractuel 2006 de la part du brésilien CVRD, premier producteur mondial de minerai de fer. Cette hausse, déjà entérinée par d'autres grands sidérurgistes européens, a également été acceptée par Mittal Steel.


Ambroise Ecorcheville
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