Vallourec, le Google de la Bourse de Paris

Le fabricant de tubes caracole en tête des palmarès et n'en finit pas de pulvériser des records boursiers. Un parcours à faire pâlir les étoiles les plus brillantes d'Internet.

Quelle valeur dépassant 10 milliards d'euros de capitalisation a plus que doublé en à peine quatre mois? Inutile de tourner son regard vers la Silicon Valley, ses inventeurs aux idées géniales avec une décennie d'avance sur leur génération ou vers les places du Golfe dopées aux pétrodollars et leurs valeurs de construction ou d'immobilier fleurant bon la bulle. La pépite se trouve à la Bourse de Paris, son siège à Boulogne-Billancourt et son parcours boursier a de quoi faire pâlir d'envie les plus brillantes des étoiles d'Internet ou du Nasdaq. Alors que le géant de la publicité sur Internet, Google, stagne depuis janvier, un certain Vallourec a gagné 136%.

Le cours du fabricant de tubes sans soudure cavale de record en record historique: il a même franchi allègrement le cap des 1.000 euros la semaine passée. Comme dans le cas de Google, les analystes semblent à chaque fois pris de court par les échappées fulgurantes du cours de Vallourec, ils sont le jouet d'une trépidante course à l'objectif de cours le plus ambitieux. Vendredi, la surenchère est venue d'UBS et de Morgan Stanley, prédisant respectivement des cours de 1.200 et 1.400 euros. Des pronostics qui risquent d'être rapidement périmés au regard de la cavalcade de Vallourec depuis deux ans.

Cotant à peine 70 euros en avril 2004, l'action Vallourec dépassait les 150 euros un an plus tard avant de pulvériser les 400 euros en septembre, les 600 euros en février, les 800 euros début avril puis les 1.000 et même les 1.100 vendredi. +551% en un an, les chiffres donnent le vertige... Pourtant, les multiples boursiers de Vallourec restent aussi modestes que son activité: moins de 13 fois les bénéfices de 2006, à peine 12 fois ceux de 2007. On est bien loin des ratios de 50 à 35 fois de Google. Ou par exemple des PER généreux de la publicité: le français Havas se traite à 20 fois ses profits de 2006 et 16 fois ceux de 2007.

Certes, les tuyaux en acier n'ont pas le glamour des campagnes sur papier glacé.... Vincent Bolloré, dont le flair légendaire l'avait conduit à constituer une participation de 24% dans Vallourec en 2003, a pourtant succombé au chant des sirènes de la publicité et financé une large partie de sa montée dans le capital d'Havas, dont il détient 25% et d'Aegis, dont il possède 26%, à l'aide de ses copieuses plus-values encaissées sur ses titres Vallourec. Or le parcours boursier de Havas n'a pas le clinquant des spots de ses équipes primées en festival. Son cours a perdu 18% en un an, à peu près autant en deux ans (-15%). Celui d'Aegis a beau avoir progressé de 40% en un an, la plus-value latente de Vincent Bolloré, qui s'est renforcé au plus haut, est dérisoire au regard du gain supplémentaire qu'il aurait pu engranger en restant dans Vallourec... Ses désengagements successifs ont été chaque fois salués comme une bonne gestion de "père de famille". Voilà peut-être pourquoi le "petit prince du cash-flow" justifie ses investissements dans les médias par l'attrait de ses enfants pour ce secteur...

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