Seule candidate Front national (FN), en lice pour le second tour de ces élections législatives, Marine Le Pen a ainsi réagi malgré sa défaite : "c'est un immense message d'espoir pour l'avenir. Parce qu'en réalité, nous nous sommes battus conre tous, contre toutes les consignes de tous les mouvements politiques qui avaient appelé à faire barrage contre moi. Et malgré l'ensemble de ces consignes, les électeurs m'ont accordé près de 42 % des voix au second tour alors que j'avais réuni 24,4 % des voix au premier.

Je crois que la reconquête nationale part ce soir d'Henin Beaumont, de ces terres populaires, et c'est très symbolique, et pour les municipales d'Hénin Beaumont notamment l'année prochaine, nous avons toutes les raisons de nous réjouir puisque nous avons fait 45 % dans cette ville d'Hénin Beaumont, 47 % à Noyelles, 49 % à Courcelles, vous voyez qu'il y a là des résultats ce soir qui pour le Front national, sont exceptionnels."

Sur la question des éventuelles évolutions à attendre au Front national, elle déclare : "j'espère participer évidemment à 100 % à la reconstruction de notre appareil, si tant est qu'il faille le reconstruire. Et surtout encore une fois, cette reconquête nationale que j'espère faire autour de l'ensemble des patriotes qui voudront nous rejoindre parce que vous savez il y a beaucoup de militants, beaucoup d'adhérents d'autres formations politiques qui aimeraient bien trouver une grande force qui puisse demain être une force victorieuse. Mais nous devons nous construire pour être prêts à accueillir l'ensemble des déçus de la droite sarkozyste et de la gauche stérile et nos capacités, nos perspectives sont à mon avis immenses."

Quant à la question de la cohérence entre cet appel à la reconquête et celui lancé par son père Jean-Marie Le Pen aux dons particuliers pour renflouer les caisses du Front national, Marine Le Pen répond : "je ne vois pas où est la contradiction. Cela n'a strictement rien à voir. Si vous considérez que la vigueur d'un parti politique tient à l'argent qu'il gagne, vous vous trompez lourdement. La vigueur d'un parti politique tient à la force de conviction de ses militants, à ceux qui sur le terrain sont capables demain de tracter, de boiter, de faire des sacrifices et d'aller rechercher nos électeurs un par un. Et croyez-moi, en cela, nous sommes bien plus forts que les autres."

De son côté, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du parti communiste (PCF), réélue mais face à un score demeuré très bas pour son parti qui va perdre son groupe à l'Assemblée nationale, déclare pourtant : "nous serons la quatrième force à l'Assemblée nationale et nous allons mettre cette force au service des exigences populaires et au service aussi d'un réveil de la gauche parce qu'il y en a besoin. Ce qui s'est passé est formidable car ce sont beaucoup les jeunes qui se sont mobilisés entre les deux tours qui ont de nouveau retrouvé le chemin des urnes, et demain le chemin de la gauche. (...) Nous serons ouverts à tous ceux et celles qui voudront rejoindre ce groupe, non pas pour des questions partisanes, mais pour porter la parole des couches populaires à l'Assemblée nationale."