Le raider milliardaire américain Kirk Kerkorian a proposé hier, via sa société Tracinda, de racheter le constructeur automobile Chrysler pour 4,5 milliards de dollars, selon une lettre envoyée à la maison-mère DaimlerChrysler diffusée par le Wall Street Journal.

Un porte-parole de Tracinda a confirmé l'information. Kerkorian avait déjà investi dans Chrysler il y a quelques années puis était entré dans le capital de General Motors qu'il avait tenté en vain de marier avec Renault.

Mercredi, lors de l'assemblée générale des actionnaires de DaimlerChrysler à Berlin, le patron du géant allemand Dieter Zetsche avait reconnu pour la première fois qu'il menait bien des discussions en vue de vendre Chrysler.

Dans sa lettre, Tracinda conditionne son offre à l'obtention d'un nouvel accord avec le puissant syndicat américain de l'automobile UAW, avec lequel Chrysler discute depuis des mois pour obtenir des concessions salariales censées lui permettre de réduire ses coûts.

A la Bourse de New York, cette information a été saluée par les marchés: le titre DaimlerChrysler a terminé la séance avec une gain de 4,70% à 84,80 dollars.

Toutefois pour bon nombre d'analystes la proposition de Kirk Kerkorian est jugée trop faible. "Je pense que DaimlerChrysler peut espérer toucher plus de cinq milliards de dollars, indique Erich Merkle, analyste chez IRN, cité par l'agence Reuters". Et de poursuivre : "je sais que le fonds de capital-investissement Blackstone Group avait proposé 4,6 à 4,7 milliards de dollars il y a quelques semaines." Même constat pour Kevin Tynan, intermédiaire chez Argus Research, qui souligne que la somme proposée par le milliardaire américain pourrait constituer la première salve d'une série d'enchères.

Une chose est sûre: Kirk Kerkorian n'est pas le seul à s'intéresser à Chrysler. L'équipementier automobile canadien Magna International ainsi que les fonds d'investissement Cerberus Capital Management et Blackstone regardent aussi le dossier.