Le monde de la justice se mobilise en masse contre la réforme de la carte judiciaire

Des manifestations sont organisées à Paris et dans les grandes villes en région par les magistrats, avocats et professionnels de la justice. Des occupations

Place Vendôme, à Paris, devant le ministère de la Justice, magistrats, avocats et personnels de justice manifestent, ce jeudi 29 novembre dans l'après-midi, contre la réforme de la carte judiciaire présentée par Rachida Dati. Le premier rassemblement est organisé par l'Union syndicale des magistrats, majoritaire dans le corps, et par les principales organisations d'avocats. Un second regroupe le Syndicat de la magistrature et les trois premiers syndicats de personnels de la justice (USAJ, CGT et CFDT).

Ces manifestations apparaissent comme les points fort d'une journée d'action nationale. Elle a mobilisé l'ensemble des professionnels de la justice et perturbé quasiment tous les tribunaux de France avec des renvois d'audiences et de procédures non urgentes.

En région, les professionnels de la justice ont participé à des manifestations et des occupations de tribunaux à Toulouse, Bordeaux, Strasbourg et Lyon. Le barreau de Laval était en grève totale et illimité. Une opération "ville morte" a été organisée par le barreau de Guingamp. Le tribunal de grande instance de Marmande a été occupé par des avocats et des fonctionnaires de justice.

La Garde des sceaux a présenté sa réforme au cours de plusieurs déplacements en région. Elle envisage la suppression de 23 tribunaux de grande instance, 178 tribunaux d'instance, 63 conseils de prud'hommes et 55 tribunaux de commerce. La ministre la défend en rappelant que la carte judiciaire n'a pas été modifiée depuis 1958, qu'il n'y aura aucune suppression de postes et que les moyens seront regroupés dans de plus grands tribunaux pour gagner en efficacité.

Ses opposants notent que la situation des petites villes se dégrade encore, que la justice s'éloigne du citoyen. Ils soulignent aussi qu'aucun tribunal important n'est créé depuis 1958 alors que la population s'est accrue de 20 millions d'habitants et que les contentieux complexes se sont multipliés.

La réforme conduite par Rachida Dati est considérée comme le point de passage obligé pour une réforme de l'Etat de plus grande ampleur.

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