Le sponsor de Laure Manaudou ferme son usine

La fermeture de l'usine Arena était annoncée: elle est devenue effective ce jeudi à midi. Et ce alors qu'en ce moment la plus célèbre représentante de la marque de maillots de bain, Laure Manaudou, brille aux championnats du monde de natation en Australie.

"Elle fait son boulot, nous on faisait le nôtre, mais ça marche mieux pour elle que pour nous": c'est par cette formule laconique qu'un employé de l'usine de fabrication de maillots de bain Arena a quitté son lieu de travail pour la dernière fois ce jeudi.

Elle, c'est Laure Manaudou, la championne de natation qui réalise en ce moment un beau parcours au championnat du monde de Melbourne. Et pendant ce temps, son équipementier, Arena, vient de fermer les portes de son usine de Libourne, en Gironde.

Parmi les salariés, on sent l'amertume qui pointe: "depuis le début de la crise, on n'a pas vu Laure Manaudou. Elle n'a jamais eu le moindre mot pour le personnel de Libourne", a déclaré Maria Carpio, dix-huit ans d'Arena. Mais la championne "n'est pas responsable de ce qui nous arrive", assure un autre employé.

Et pour cause, en signant avec Laure Manaudou au début des années 2000, la marque de maillots de bain a touché le gros lot. L'image de la nageuse et sa popularité n'ont fait que servir la marque, qui lui a même consacré une collection ornée d'un papillon, le tatouage qu'elle arbore.

Si l'usine a fermé ses portes ce midi c'est pour "améliorer le niveau de marge du groupe" et pour "faire face aux difficultés du marché", d'après Nicolas Préault, directeur général d'Arena TDP. Aujourd'hui, produire ses maillots revient 40% plus cher à Arena que de les acheter à des fournisseurs. De plus, depuis plusieurs années, 50% de son chiffre d'affaires provient des pièces non fabriquées par l'entreprise elle-même.

Arena a donc décidé de délocaliser sa production en Chine et en Grèce et de fermer son usine, laissant 169 personnes sans travail.

Manifestations, grèves, rien n'y a fait, les salariés ont finalement accepté de signer le plan social amélioré proposé par la direction. Au menu: la création d'une antenne emploi chargée de replacer 100% de l'effectif. Et en plus des indemnités légales, les 169 licenciés repartiront avec des indemnités complémentaires de licenciement.

"On a été sacrifiés sur l'autel de la rentabilité. Cette usine était performante, elle gagnait de l'argent mais les investisseurs voulaient en gagner plus et ça fait mal", assure Francisca Bouquey, déléguée CFDT de 54 ans, dont 35 passés chez Arena, après avoir rangé dans sa voiture un paquet contenant deux maillots de bain... offerts par la direction.

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