Abou Dhabi injecte 7,5 milliards de dollars chez Citigroup et prend 4,9% de son capital

L'émirat d'Abou Dhabi va investir 7,5 milliards de dollars dans Citigroup, la première banque américaine et mondiale, fragilisée par la crise des crédits "subprime", en rachetant à terme jusqu'à 4,9% de son capital. Les fonds d'investissement souverains multiplient les investissements dans les grandes sociétés et places boursières internationales depuis quelques mois.

Alors que le cours de l'action Citi a chuté de plus de 30% en un mois et se négocie tout juste vers les 30 dollars, l'émirat d'Abou Dhabi décide de venir à la rescousse de Citigroup. Abou Dhabi a en effet choisi d'investir 7,5 milliards de dollars dans Citigroup, la première banque américaine et mondiale, fragilisée par la crise des crédits "subprime", en rachetant à terme jusqu'à 4,9% de son capital, a annoncé Citigroup lundi soir après la clôture de Wall Street.

L'investissement sera effectué par l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), le fonds d'investissement souverain d'Abou Dhabi, l'un des sept Etats membres des Emirats arabes unis. Citigroup explique être parvenue à un accord avec le fonds d'Abou Dhabi pour lui vendre des titres convertibles en actions pour 7,5 milliards de dollars, mais souligne que le fonds n'aura qu'un rôle limité. Selon Citigroup, le fonds ADIA "a accepté de ne pas détenir plus de 4,9% des actions, et n'aura pas de droits spéciaux, ni de rôle dans la direction stratégique de Citi, ni le droit de désigner un membre du conseil d'administration".

Cette injection massive d'argent frais est la bienvenue pour Citigroup, qui a été sérieusement ébranlée par la crise des crédits hypothécaires à risque ("subprime") et au passage limogé son président, Charles Prince.

Cet appel à la rescousse de l'émirat est une nouvelle preuve du poids financier croissant des Emirats arabes unis, qui multiplient les investissements dans les grandes sociétés et places boursières internationales depuis quelques mois."Cet investissement de l'un des premiers et plus sophistiqués investisseurs mondiaux apporte des capitaux complémentaires pour permettre à Citi de poursuivre ses opportunités d'affaires afin d'étendre son activité", déclare Win Bischoff, PDG de la banque par intérim, qui occupe cette fonction en attendant que soit trouvé un successeur à Charles Prince.

Cette décision "poursuit une série d'actions décidées ces derniers mois pour renforcer notre capital, dont la vente de certains actifs non stratégiques, l'émission de titres préférentiels et la décision annoncée précédemment d'acheter 32% du groupe japonais Nikko Cordial, payable en action", poursuit encore le président par intérim de la première banque mondiale.

De son côté le président du fonds d'Abou Dhabi, Sheikh Ahmed Bein Zayed Al Nahayan, a déclaré qu'il "considère Citi comme une entreprise de haute réputation dans la finance, avec une marque de premier rang et d'énormes opportunités de croissance". Cet investissement devrait être bouclé dans les prochains jours, précise la banque.

Chaque titre acheté par le fonds émirati pourra être converti en actions ordinaires à un prix compris entre 31,83 et 37,24 dollars par titre, à une date comprise entre le 15 mars 2010 et le 15 septembre 2011. L'apport d'argent sera coûteux pour la banque: les titres vendus à l'émirat lui rapporteront d'ici là un rendement annuel fixe de 11%, payable chaque trimestre.

Citigroup, particulièrement fragilisée par l'absence de nouveau patron, a reconnu lundi qu'elle prévoyait une nouvelle vague de suppressions d'emplois, après avoir déjà réduit depuis avril ses effectifs de 5%, soit 17.000 personnes. Selon certaines sources, les réductions d'effectifs pourraient concerner de 17.000 à 45.000 salariés sur un effectif global dans le monde de 320.000 personnes. Son action a chuté de 30% depuis mi-octobre et a perdu encore plus de 3% lundi, revenant autour de 30 dollars, un prix bas qui attire les prédateurs.

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