Le maire de New York, trouble-fête de la campagne présidentielle américaine

Ira? Ira pas? Les rumeurs vont train sur une éventuelle candidature à la présidentielle depuis que Michael Bloomberg a annoncé qu'il quittait le Parti Républicain. Mais les indépendants ont rarement eu du succès dans l'histoire politique américaine.

L'un des hommes les plus riches des Etats-Unis pourrait briguer la présidence américaine. Michael Bloomberg, actuel maire de New York mais surtout milliardaire grâce à l'agence d'information financière Bloomberg qu'il a fondée il y a plusieurs années, vient en tout cas de déclarer qu'il n'était plus affilié au Parti Républicain. Il ne veut pas, a-t-il déclaré pour expliquer son geste, adhérer de façon rigide à une idéologie particulière et pense que les bonnes idées peuvent être partagées.

Une décision qui lui permettrait donc de se présenter en tant qu'indépendant dans la course à la présidentielle, alors que du côté démocrate, les stars sont Hillary Clinton et Barak Obama, et du côté républicain, les poids lourds ont pour nom Rudolph Guiliani, ancien maire de New York, ou John McCain, déjà candidat, malheureux, à l'investiture de son parti pour la course à la Maison Blanche dans le passé.

Reste à savoir si Michael Bloomberg pourrait avoir ses chances. S'il a clairement décidé de se montrer dans tout le pays grâce à de nombreux déplacements ces derniers temps, il n'a pas encore donné d'indication claire sur une éventuelle course à la présidentielle.

Il a en tout cas les moyens financiers de s'offrir une campagne. Selon les indications du magazine Forbes, sa fortune personnelle s'élèverait à 5,5 milliards de dollars, certaines estimations faisant même état de 20 milliards de dollars. S'il jetait ces fonds dans la bataille, ce serait 10 fois plus que la puissance de feu de l'homme d'affaires Ross Perot, lors de sa campagne indépendante de 1992. Ce serait aussi beaucoup plus que ne pourraient dépenser les stars actuelles.

Quand il s'agit d'élections, Michael Bloomberg ne mégote pas. Il a dépensé 85 millions de dollars, soit quatre fois plus que son concurrent démocrate, pour sa réélection de 2005 à la mairie de New York. Sa première élection, en 2001, avait aussi été l'une des plus chères de l'histoire de la ville. C'est à cette occasion, d'ailleurs, qu'il avait changé d'affiliation, en abandonnant le Parti Démocrate auquel il avait toujours appartenu pour un Parti Républicain plus à même de lui apporter la victoire.

S'il décide de se lancer dans la course, l'argent suffira-t-il? Au-delà du fait que l'opportunisme le guide en matière d'affiliation ou non à un parti, il reste qu'un candidat a, en plus d'argent, besoin de l'appareil d'un parti pour concourir. Il peut évidemment embaucher des gens qui feront le travail de porte à porte, de relance téléphonique, etc... pour lui. Mais le réseau reste important. Sans parler de l'impossibilité, dans certains Etats, de pouvoir même se présenter pour briguer les suffrages des électeurs sans l'étiquette d'un parti! Il faut se souvenir que malgré son argent et son énergie, Ross Perot n'avait obtenu que 19% du vote populaire en 1992 en tant qu'indépendant.

Pour certains, enfin, le problème est ailleurs. Une candidature Bloomberg pourrait changer la donne à gauche comme à droite dans la campagne, de la même façon que Ross Perot avait, en privant le candidat républicain des voix des conservateurs, "fait élire", en quelque sorte, Bill Clinton. Mais tout dépend encore de qui sera choisi, à droite comme à gauche, pour représenter le Parti Démocrate et le Parti Républicain dans la course à la Maison Blanche. Si un candidat est faible, ou affaibli, alors Michael Bloomberg pourrait avoir ses chances d'au moins brouiller les cartes.

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