Hôpitaux : début de la grève illimitée des médecins urgentistes

Les urgentistes hospitaliers, qui observeront une grève symbolique à Noël, sans conséquences pour les patients, veulent une plus grande "reconnaissance" de leur travail, alors que les médecins de ville viennent d'obtenir une hausse de leur rémunération pour les gardes de week-end.

Les médecins urgentistes hospitaliers entament ce lundi une grève illimitée, sans conséquences pour les patients, le gouvernement n'ayant pas tenu ses "promesses" en matière de rémunération des gardes ou d'heures supplémentaires et RTT impayées. "Des promesses n'ont pas été tenues en matière de pénibilité, compte épargne temps (jours de congés accumulés et heures supplémentaires impayées, NDLR), rémunération de la garde et retraites", selon l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf).

Pour Samu de France, la grève n'aura aucune conséquence pour les patients, car les médecins, même grévistes, sont en général "assignés", et doivent donc travailler tout en étant comptabilisés comme grévistes. Le manque de "reconnaissance" du travail des urgentistes est en partie à l'origine de cette grève, alors que des mesures financières viennent d'être prises pour inciter les médecins libéraux à participer à la "permanence des soins" (PDS, gardes et astreintes), notamment le samedi après-midi, a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) le président de ce syndicat Marc Giroud.

Selon un rapport rendu public en septembre, la "permanence de soins" est "peu fiable" et souffre d'un "désengagement progressif des médecins libéraux" qui accroît l'activité des urgences hospitalières. D'après l'Amuf, une garde réalisée par un urgentiste est payée 250 euros. Les médecins libéraux, outre un forfait de 150 euros, sont payés à l'acte (un seul acte pouvant atteindre 80 euros un dimanche), a-t-elle affirmé.

En fin de semaine dernière, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot indiquait à notre confrère Le Figaro "qu'une négociation sur les arriérés de RTT dus à l'ensemble des personnels hospitaliers, y compris les médecins, sera lancée début janvier".

Le stock dans les hôpitaux "s'élève à 23 millions d'heures supplémentaires non réglées et à 3,5 millions de RTT dans les comptes épargne-temps. Soit 800 à 900 millions d'euros, tout dépend du prix auquel elles seront payées", a indiqué la ministre.

Une "concertation" sur les millions d'heures supplémentaires et jours de congés impayés à l'hôpital s'ouvrira le 7 janvier, a indiqué lundi la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. La ministre, qui a visité les urgences de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, où travaille notamment Patrick Pelloux, président de l'Amuf, syndicat en pointe dans le conflit, a annoncé disposer de 572 millions d'euros, dont 324 fournis par les hôpitaux eux-mêmes.

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