Sarkozy doit annoncer la deuxième phase des réformes à l'université du Medef

Devant 4.000 invités, Nicolas Sarkozy prononcera aujourd'hui un discours marquant l'entrée dans la deuxième phase des réformes économiques. Cette manifestation sera aussi l'occasion de mettre en valeur les chantiers engagés par Laurence Parisot durant les deux années passées de sa présidence.

L'affiche est belle. Pour la première fois, un président de la République se rend à l'université d'été du Medef. Même si Nicolas Sarkozy est un habitué de cette manifestation, Laurence Parisot peut se trouver satisfaite, alors que s'est ouvert hier sur le campus d'HEC et pour trois jours, la manifestation de rentrée de l'organisation patronale.

Ce sont près de 4.000 invités et 200 intervenants qui se retrouvent à Jouy-en-Josas. Parmi eux, les ministres Jean-Louis Borloo (Ecologie), Eric Woerth (Budget et Fonction publique), Roselyne Bachelot (Santé et Sports) et Michel Barnier (Agriculture). Six commissaires européens, dont leur président Barroso, ont quitté leur fief de Bruxelles pour l'occasion. François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) et Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) sont présents pour prendre la température patronale.

Une bonne manière, pour Laurence Parisot, d'ouvrir l'an III de sa présidence et de montrer que des chantiers ont été largement engagés durant ces deux années de rodage puis d'élection présidentielle. Et ce alors que l'inertie de la présidente a été mise en exergue par certains de ses opposants au sein même de la centrale patronale. Le fait même que le discours de Nicolas Sarkozy soit prononcé dans cette enceinte pourrait signifier qu'enfin le divorce entre les Français et l'entreprise, souci central du Medef, est passé au rang des mauvais souvenirs. D'autant plus que ce discours, devant marquer "l'entrée dans la deuxième phase des réformes économiques", comprendrait des mesures en matière de pouvoir d'achat qui intéressent tous les Français.

Le choix du thème central de l'université, "jouer le jeu", permet certes de traiter de thèmes nombreux (Chine, hedge funds, Corée du nord ...). Il met surtout en valeur un autre chantier engagé par Laurence Parisot: jouer un jeu commun avec les organisations syndicales face à l'Etat. Déjà, syndicats et patronat se sont saisis de la modernisation du marché du travail et de la représentation syndicale. Ils ont défriché les dossiers du contrat de travail, de l'assurance chômage et de la sécurisation des parcours professionnels. Ils ont enfin affirmé dans un même texte un soutien sans faille à l'industrie nationale.

L'an III de Laurence Parisot a débuté sous de méchants nuages avec la découverte, voici quinze jours, d'une bombe artisanale au dessus du bureau qui lui a été attribué à HEC pour la durée de l'université. La manifestation devrait lui permettre de poursuivre sous de plus heureux augures en réclamant, pour la France, une "révolution stratégique, une politique qui stimule le travail".

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