C'est un classement sans réelle surprise que l'Office européen des statistiques Eurostat a publié ce lundi. Selon les experts de Bruxelles, la Roumanie et la Bulgarie, qui ont intégré l'Union européenne (UE) le 1er janvier dernier, comptaient en 2004, avec la Pologne, les quinze régions les plus pauvres de l'actuelle UE à 27.

En Roumanie, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la région nord-est ne représentait que 23,6% de la moyenne de l'UE, ce qui en faisait la région la plus défavorisée. L'écart avec la région la plus riche, Londres (303% de la moyenne), est de 1 à 13.

Sur l'ensemble des 268 régions considérées par Eurostat, 70 disposaient d'un PIB par habitant inférieur à 75% de la moyenne de l'UE, ce qui les rend éligibles pour obtenir des fonds structurels, c'est-à-dire des subventions européennes. Ces fonds structurels, destinés notamment à la construction d'infrastructures, ont pour objectif de favoriser leur développement.

Sur ces 70 régions, 48 se trouvent dans les nouveaux Etats membres de l'UE entrés en 2004 et en 2007. Pour mémoire, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, l'Estonie, la Slovénie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, Malte et la Slovaquie ont intégré l'union européenne en mai 2004, suivis cette année par la Roumanie et la Bulgarie.

Parmi les Etats membres plus anciens, la Grèce, qui a intégré les communautés européennes, compte huit régions pauvres, et la France, quatre. Ce sont les départements d'outre-mer (Réunion, Martinique, Guadeloupe, Guyane).

L'Italie et le Portugal comptent aussi quatre régions pauvres chacune, mais l'Espagne seulement une. Ce classement ne devrait pas remettre en cause la répartition des fonds structurels pour la période 2007-2013, déjà décidée l'an dernier lors de l'établissement du budget de l'UE.

En haut du classement d'Eurostat, 46 régions dépassent 125% de la moyenne. L'Allemagne et le Royaume-Uni en comptent huit, l'Italie sept et la France seulement une (l'Ile-de-France).

Les trois régions ayant les PIB par habitant les plus élevés sont Londres ("Inner London", 303%), le Grand-Duché de Luxembourg (251%) et Bruxelles (248%). A noter, le PIB de ces trois régions est toutefois surestimé en raison du flux important de "navetteurs", des banlieusards qui viennent y travailler quotidiennement, précise les experts d'Eurostat.