De l'utilité de la volatilité ...

Les hauts et les bas des marchés, la volatilité, n'ont pas que des inconvénients. C'est la thèse défendue par Anna Facchinet, responsable de la gestion HTE (High tracking error), c'est-à-dire sans contrainte de gestion et d'indice de référence, chez Société Générale AM.

Cela ne fait plus de doute: 2007 devrait être marquée par le retour de la nervosité des investisseurs sur les marchés financiers. Après deux années de plus bas historiques, la volatilité des marchés actions a en effet crû ces dernières semaines. Si bien qu'elle atteint désormais 22% contre 19,5% un an plus tôt. Surtout plusieurs éléments laissent à penser qu'elle devrait encore s'accentuer.

Tout d'abord la hausse enregistrée ces derniers mois sur les marchés d'actions a été essentiellement alimentée par l'abondance de liquidités des investisseurs. Les perspectives de hausse sur les obligations et l'immobilier paraissant plus limitées, ces derniers n'ont eu d'autre choix que de se porter sur les actions. Or une telle situation n'est jamais totalement saine. Par ailleurs, alors qu'ils avaient ignoré certains indicateurs économiques comme l'état du secteur immobilier américain jusqu'à ce que la chute des marchés engendrés notamment par celle des marchés chinois leur fasse prendre conscience du probable affaiblissement de la croissance économique, les investisseurs devraient désormais attacher plus d'importance aux chiffres macroéconomiques. Or, certains d'entre eux pourraient décevoir. Ainsi, même s'ils devraient rester à de bons niveaux, les profits des entreprises ont de fortes chances de s'afficher en net ralentissement cette année car les gains de productivité engrangés les années précédentes sur les salaires semblent avoir atteint leur limite: on attend déjà une remontée des salaires en Allemagne.

Mais cette nervosité accrue des marchés pourraient avoir des effets favorables sur la gestion de portefeuille. De fait, elle devrait dans un premier temps accroître la dispersion des performances des actions et donc favoriser la sélection de titres. Par ailleurs, elle devrait permettre d'optimiser la gestion de portefeuille par le biais de produits dérivés. En effet, ces derniers peuvent être utilisés à d'autres fins que la spéculation. Ils peuvent constituer de véritables actes de gestion.

Ainsi lorsqu'on croit fondamentalement au potentiel de hausse d'un titre mais que l'on juge sa valeur actuelle encore trop élevée il peut être intéressant de vendre une option de vente sur cette action. Si le prix de l'action baisse effectivement et que l'option de vente est exercée alors on achètera les titres qu'on avait prévu d'acheter au cours que l'on s'était fixé, et dans le cas contraire, c'est-à-dire si le prix de l'action monte, on aura encaissé la prime. Cette dernière est d'autant plus intéressante que la volatilité des marchés est élevée. Et une opération similaire peut être opérée en vendant une option de vente lorsqu'on envisage fondamentalement la baisse d'un titre mais que l'on juge qu'à court terme il dispose encore d'un potentiel de hausse. Le stock picking et l'utilisation de produits dérivés: deux éléments qui pourraient être discriminants dans la performance des fonds en 2007.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.